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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Article publié

Le temps des promesses

lundi 21 novembre 2011, par :

Ce texte de Guy Bottinelli est une introduction au diner-débat du 10 novembre au Foyer Protestant de la Duchère, lors du cycle "votez République des Cieux" : "Entre promesse et réalité, quelles marges de manœuvre pour les politiques ?"

La période pré-électorale dans laquelle nous sommes entrés redonne un lustre particulier aux annonces que les protagonistes offrent aux suffrages des citoyens. A la différence des élections majeures qui ont précédé, ces annonces sont empreintes de plus de gravité car la crise est passée par là. Les mots de rigueur , d’effort , d’austérité, refont surface dans les déclarations des politiques, sans que pour autant les promesse aient disparu. La nouveauté, c’est que ces comportements sont censés conditionner leur réalisation. C’est un vaste débat. Ceci étant , mettre un bémol aux promesses électorales n’a rien en soi de choquant , c’est plutôt le signe d’un progrès.

Nous allons donc entendre des promesses qui vont se heurter au scepticisme de nos concitoyens , pour lesquels, comme dit le proverbe « promettre et tenir sont deux « . Alors en bon protestant, je me suis précipité sur la Bible , pour chercher ce que promettre veut dire , et notamment quand il s’agit de Dieu. J’ai ainsi découvert qu’en hébreu (langue dans laquelle est écrit l’Ancien Testament) il n’y a pas de mot spécifique pour exprimer la promesse. Dieu se contente de dire, de parler , et la chose arrive. Quant au grec (langue dans laquelle est écrit le Nouveau Testament) , on y trouve un terme adéquat pour promesse ,de la même famille que le mot évangile. Il est donc permis d’en déduire que l’important c’est d’abord la parole prononcée, et ensuite la bonne nouvelle qu’elle porte (évangile = bonne nouvelle en grec). Ainsi va la promesse du Royaume de Dieu, en faveur de tous , à l’horizon des bénédictions déjà accordées aux croyants.

Ce petit détour par les Ecritures devrait nous aider à naviguer au milieu des promesses électorales ( et autres ). Il est utile de discerner quelles sont les paroles fortes ,qui font autorité sans être autoritaires et aptes à restaurer la confiance qui est le préalable à toute vie sociale et économique. Au lieu d’opposer le principe de réalité à ceux qui s’égarent dans des voies utopiques , nous serons plus à l‘écoute de ceux qui joignent l’un à l’autre , les propositions et la visée. En d’autres termes, comment inscrire les promesses dans la promesse , en faisant comprendre avec Théodore Monod que « l’utopie ce n’est pas l’irréalisable , mais l’irréalisé « . Exemples. Dans le débat électoral nous saurons repérer des paroles fortes lorsque l’interpellé répondra aux questions de son adversaire , au lieu de commencer par l’accuser de mal y répondre. Puisque les appels au « rassemblement « se multiplient , nous ne le confondrons pas avec un magma d’ individus. Si tous les citoyens sont concernés par les déclarations de « bonnes nouvelles » nous n’oublierons pas qu’elles ne le sont pas pour tout le monde en même temps , quand par exemple, il faudra réduire les inégalités. Ici encore, les Béatitudes , version Saint Luc , sont des paroles fortes à entendre.

Ceci étant, les croyants doivent demeurer modestes. Ne jugeons pas trop vite ces candidats qui ne tiennent pas leurs promesses , puisque l’accomplissement du monde nouveau promis par Dieu tarde à venir. Sur ce point nous sommes, toutes proportions gardées, logés à la même enseigne , à moins de nous conforter avec une parole de Montherlant : « la terre promise vous entoure : vous ne le savez pas ."

Guy Bottinelli, 20 Octobre 2011


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