- L’invisible lien va des êtres aux choses,
- Unissant à jamais ces ennemis mortels,
- Qui, dans l’anxiété de leurs métamorphoses,
- S’observent de regards craintifs ou solennels.
- L’invisible lien, dans les ténèbres denses,
- Dans le scintillement lumineux des couleurs,
- Eveille les rapports et les correspondances
- De l’espoir au regret, et du sourire aux pleurs.
- L’invisible lien, des racines aux sèves,
- Des sèves aux parfums, et des parfums aux sons,
- Monte, et fait sourdre en nous les sources de nos rêves
- Parfois pleins de sanglots et parfois de chansons.
- L’invisible lien, de la terre aux étoiles,
- Porte le bruit des bois, des champs et de la mer,
- Léger comme les coeurs purs de honte et sans voiles,
- Profond comme les coeurs pleins des feux de l’enfer.
- L’invisible lien de la mort à la vie,
- Fait refluer sans cesse, avec le long passé,
- La séculaire angoisse en notre âme assouvie
- Et l’amour du néant malgré tout repoussé.