Face à la crise politique actuelle, E. Macron est jugé 10 fois plus responsable que M. Barnier et 4 fois plus que le NFP ou le RN (Adoxa). Mais lui-même a accusé les « deux Extrêmes », avant de se retourner vers les Français et d’entonner un « Yes we can » surplombant, suggérant en creux une culpabilité collective. Qui a commencé, protestent les anti-macronnistes. Comme si l’origine d’un mal suffisait toujours pour établir la reconnaissance ou l’attribution de ses conséquences. Celles-ci ne sont-elles pas déjà à l’œuvre dans le cours même des événements, sans attendre une parole de sanction ? Adam et Eve étaient visiblement nus dans leurs choix d’éloignement, avant que leur dénuement ne révèle toute son étendue !
Nous avons réussi les Jeux olympiques et restauré Notre-Dame. En revanche, comment recoudre la France avec un tel niveau de détestation que nourrit la défiance politique, le mal être citoyen et la haine des plus fragiles ? Plus qu’une indécence civilisationnelle, ce que l’on cache ici de feuilles de vigne est un mal bien plus redoutable.
On peut nommer un nouveau Premier ministre, construire des compromis, parer au plus pressé : la dignité d’un peuple devant son destin n’en reste pas moins une affaire de courage et d’intelligence historique par-delà les calculs partisans. Ces valeurs de ressaisissement nous tireront de l’enlisement contre des accommodements toujours incertains face à un monde terriblement exigeant. Philippe Kabongo-Mbaya
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Article publiéNudité et dénuements politiques
Quand la pudeur perd toute valeur, on rabaisse la retenue jusqu’aux conduites extrêmes. On peut se retrouver nu entouré d’impasses ! Accuser autrui, qui lui-même fait autant, n’est que geste désespéré. Genèse 2 en donne un exemple éblouissant. Mais pour celles et ceux que ce récit rebute, blessant le rationnel et le raisonnable de leurs convictions, rappelons que ces mythes sont là pour donner plutôt à penser à notre présent.