Nous savons que le Rassemblement National est soumis à sa présidente, qu’il cultive le rôle du chef, de la cheffe. Ce qui lui permet d’ailleurs de changer de position sans qu’une discussion ait lieu. Voir à ce propos le revirement sur l’âge de départ à la retraite des derniers jours.
Mais du côté de Macron, c’est la même chose. C’est le chef qui décide, sans consultation, sinon de son cercle rapproché et soumis. La surprise des dirigeants de Renaissance au moment de l’annonce de la dissolution en est une illustration. Voir aussi la manière dont les résultats des « conférences citoyennes » ont été méprisés toutes ces années..
Dans quels partis la soumission est-elle érigée en valeur primordiale ? A l’extrême-droite et dans ce qu’il faudrait appeler l’extrême-centre, soumis extrêmement à la volonté d’un seul.
Ne faut-il pas alors préférer l’insoumission ? Ou plutôt les coalitions où le débat et le compromis sont privilégiés, ou simplement rendus nécessaires par certaines divergences.
Non les « insoumis » - qui ne sont pas mon orientation politique préférée – ne me font pas peur. Ils font partie d’une coalition, dans laquelle il est nécessaire de discuter, de transiger, de négocier. Et cela c’est la dimension du débat, qui me convient plus que celle du chef incontesté et incontestable. Et même on ne me fera pas peur en mettant en avant la figure clivante de Mélenchon, qui ne peut plus prétendre dicter sa volonté.
Noir bonnet et bonnet noir, je récuse les partis de la soumission au chef. Ce n’est pas ce dont notre pays a besoin. Un peu d’insoumission, de débats, ne fera pas de mal à notre démocratie.
C’est sans doute cela être protestant, refuser d’être soumis à une autorité unique, accepter la diversité des courants et accepter une gauche plurielle pour avancer.
Olivier Brès