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Article publié

Refonder la parole politique : écho de la journée du 23 octobre 2021

De quoi la parole politique est-elle la servante ?

APOCALYPSE 13,1-18 : L’ÉTAT D’EXCEPTION, MOMENT DE RE-FONDATION avec François VOUGA

jeudi 11 novembre 2021, par :

La double vision d’Apocalypse 13,1-18 fait voir le fonctionnement de l’idéologie totalitaire qui s’impose par la conjonction :
 d’un pouvoir de la force brute (empire romain) qui assure le confort et la sécurité d’un bien-être général
 de sa réception par l’enthousiasme des élites, la propagande et la répression. Le pouvoir règne par la séduction de la propagande.
... Un texte d’actualité

La première bête : le pouvoir de la force brute
(1) Puis je vis monter de la mer une bête
qui avait dix cornes et sept têtes
et sur ses cornes dix diadèmes
et sur ses têtes un nom blasphématoire.
(2) Et la bête que je vis était semblable au léopard
et ses pattes étaient comme celles de l’ours
et sa gueule était comme la gueule d’un lion
et le dragon lui donna sa puissance
et un trône
et une grande autorité.
(3) et l’une de ses têtes était comme immolée à mort
et sa plaie mortelle fut guérie.
Et la terre entière s’émerveilla derrière la bête,
(4) et ils adorèrent le dragon
parce qu’il avait donné l’autorité à la bête,
et ils adorèrent la bête en disant :
“Qui est semblable à la bête
et qui peut lui faire la guerre ?”
(5) Et lui fut donnée une bouche
pour proférer arrogances et blasphèmes
et lui fut donnée l’autorité
pour agir quarante-deux mois.
(6) Et elle ouvrit la bouche pour des blasphèmes contre Dieu,
pour blasphémer son nom
et son tabernacle, ceux qui ont leur demeure dans le ciel.
(7) Et lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre,
et lui fut donnée l’autorité sur toute tribu, peuple, langue et nation.
(8) Et tous ceux qui habitent la terre l’adoreront,
dont le nom n’est pas écrit
dans le livre de la vie
de l’Agneau immolé
depuis la fondation du monde.
(9) Que celui qui a des oreilles entende.
 (10) Si quelqu’un est destiné à la captivité,
il ira en captivité ;
 si quelqu’un est destiné à périr par le glaive,
il faut qu’il soit mis à mort par le glaive.
C’est ici la persévérance et la foi des saints

La seconde bête : le pouvoir par la propagande et l’intériorisation
(11) Et je vis monter de la terre une autre bête
et elle avait deux cornes
semblables à un agneau,
et elle parlait comme un dragon,
(12) et toute l’autorité de la première bête, elle l’exerce sous son regard.
Et elle fait
que la terre et tous ceux qui y habitent adorent la première bête
dont la plaie mortelle fut guérie.
(13) Et elle fait de grands prodiges
pour faire descendre du ciel un feu sur la terre
devant les hommes.
(14) Et elle séduit les habitants de la terre
par des signes qu’il lui est donné d’accomplir
devant la bête,
en disant aux habitants de la terre de faire une image pour la bête
qui porte la blessure du glaive et a repris vie.
(15) Et il lui fut donné de donner esprit à l’image de la bête,
pour que l’image de la bête parle aussi
et pour qu’elle fasse que soient mis à mort
ceux qui n’adorent pas l’image de la bête.
(16) Et elle fait que tous,
les petits et les grands,
les riches et les pauvres
les gens libres et les esclaves,
qu’ils leur donnent une marque sur la main droite ou sur le front,
(17) et que personne ne puisse acheter ou vendre
s’il ne porte pas
la marque,
le nom de la bête
ou le chiffre de son nom.
(18) C’est ici la sagesse.
Celui qui a de l’intelligence, qu’il calcule le chiffre de la bête.
Car c’est un chiffre d’homme.
Et son chiffre est six cent soixante-six

Commentaire
La double vision d’Apocalypse 13,1-18 se présente comme la réalisation de l’état d’exception
déjà prévu et agendé en Romains 13,1-7 :
La question critique : de quel dieu l’ordre politique et la parole politique sont-ils devenus diacres ?
Ce que Jean le visionnaire voit :
la subordination s’est transformée en obéissance exigée par un système totalitaire
( totalitaire = qui entend agir sur les consciences )
l’ordre politique s’est mis au service d’une transcendance dévoyée :
l’idéologie désignée comme « le dragon ».
L’Apocalypse se présente comme révélation ( apocalypsis signifie dévoilement ).
Le visionnaire Jean révèle / dévoile la réalité de ce qui est :
la réalité de la réalité présente si l’on prend l’Agneau immolé comme critère de vérité.
La double vision d’Apocalypse 13,1-18 fait voir le fonctionnement de l’idéologie totalitaire
qui s’impose par la conjonction
 d’un pouvoir de la force brute : la mondialisation de l’Empire (romain)
qui assure le confort et la sécurité d’un bien-être général
 de sa réception
par l’enthousiasme des élites, par la propagande et par la répression.
Le pouvoir règne par la séduction de la propagande.
Exemple : le culte de l’Empereur,
d’abord manifestation spontanée de l’enthousiasme en Asie mineure
instrumentalisé ensuite par le pouvoir central
La vision met donc en scène trois personnages :
Le dragon, figure de pouvoir et de séduction du totalitarisme mou,
qui se place au bord de la mer,
à la jonction de la mer, d’où viennent les représentants de Rome,
et de la terre, d’où monte leur réception en Asie.
La première bête,
figure du pouvoir venant de Rome.
Sa description combine des motifs conventionnels
réinvestis, recadrés et transformés, :
 de la tradition apocalyptique (juive)
 d’allusions à l’histoire de l’Empire.
et la seconde bête,
figure originale et analytique, création du visionnaire,
de l’intériorisation de l’idéologie,
de la propagande qui donne vie au pouvoir
du contrôle de l’économie et du contrôle social
et de la répression des résistances critiques.
La critique radicale : 666, chiffre d’homme, c’est-à-dire immanent.
Le système résulte de décisions politiques : il y a des alternatives possibles


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