"ÉGLISE DE FRANCE, PRENDS GARDE DE PERDRE TON HUMANITÉ !"
Si le Père Gaston Fessard était encore de ce monde, c’est peut-être ce qu’il aurait à nous dire après avoir dénoncé le nazisme et le communisme.
Frères et sœurs, nous sommes en danger. Le monde nous demande d’endurcir nos cœurs, de fermer nos yeux et dans le fond, de renier notre humanité.
Le contexte de notre société néo-libérale a de quoi inquiéter :
– Dérive sécuritaire (état d’urgence, surveillance généralisée, impunité policière...)
– Xénophobie ambiante (refus d’accueillir les migrant-e-s en transit, amalgames...)
– Renouveau de l’antisémitisme décomplexé
– Islamophobie et adhésion à la théorie du « choc des civilisations »
Et nos églises ne sont pas épargnées par cette peste réactionnaire !
– Structuration des forces conservatrices au sein de mouvements : la Manif pour tous, les Veilleurs, la revue Limite...
– Retour en force des fascistes de l’Action française sur la scène militante
– Instrumentalisation du social et de l’humanitaire par les catholiques d’extrême-droite (Ex : SOS Chrétiens d’Orient)
– Banalisation du Front National (Ex : invitation de Marion Maréchal-Le Pen à l’université d’été de la Sainte Baume organisée par le diocèse de Fréjus-Toulon en 2015) et de ses idées (Ex : le racisme et l’antisémitisme décontractés d’Henry de Lesquen, président de Radio Courtoisie)
Face à l’intolérance et aux discriminations, nous appelons aujourd’hui à la RÉSISTANCE !
Nous sommes un petit groupe de catholiques romain-e-s qui revendiquons un héritage du combat pour la justice sociale. Nous voulons faire vivre la mémoire de ceux qui ont fait entendre leur voix dans les périodes de crises : Dorothy Day, le cardinal Henri de Lubac, l’archevêque Oscar Roméro, les théologiens de la libération en Amérique latine, le mouvement de la Rose Blanche et bien d’autres. Autour de nous, beaucoup de catholiques semblent pris d’une grande amnésie quant à cette histoire de l’Église ! Auraient-ils finalement accepté la fatalité de vivre dans un monde capitaliste où les inégalités et la loi du plus fort font office de dogmes ? Pourtant, Saint Jean-Paul II nous mettait en garde en 1999 : « Nos contemporains doivent pouvoir retrouver la confiance dans la valeur de la démarche politique, qui est un rempart contre le totalitarisme financier et économique. » Et aujourd’hui, c’est notre Pape François qui nous demande d’aller vers les « périphéries ». Certains d’entre nous auraient-ils crus que cela voulait dire rester dans l’ouest de la région parisienne ?
Mais alors, face à l’isolement et le découragement, que faire ? RASSEMBLONS-NOUS !
Nous ne sommes pas un parti politique, un syndicat, un lobby, un groupe de prière ou une communauté charismatique. Nous souhaitons créer un groupe autonome et auto-organisé de catholiques romain-e-s antifascistes. Nous voulons être des agitateur-rice-s plein-e-s d’espérance dans des assemblées moroses qui ne croient plus aux changements sociaux. Nous revendiquons une auto-défense intellectuelle et incarnée qui ne soit pas coupée des milieux populaires. Nous voulons développer une résistance concrète et quotidienne, nommer l’injustice sociale pour la dénoncer et la combattre. Nous sommes des militant-e-s radicaux-ales et nous pensons qu’il est possible de remettre la fraternité, la solidarité et la compassion au cœur des relations humaines. Nous refusons d’instrumentaliser les questions de mœurs (homosexualité, IVG, « théorie du genre »...) qui peuvent occulter les questions sociales (inégalités, sexisme...) Nous croyons que les luttes sociales sont notre chemin de sanctification.
C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un appel à nous rejoindre pour créer un collectif. Contre la progression des idées de l’extrême droite, et en premier lieu dans nos églises, organisons une riposte populaire, spirituelle et antifasciste !
Des catholiques antifascistes
catho.social@riseup.net