Une telle mesure ne résoudrait absolument rien aux problèmes environnementaux
En effet, l’impact écologique réellement lié à l’immigration est faible ! La principale source d’émission de CO2 provient du recours aux énergies fossiles (pétrole, charbons, gaz) sur lequel repose l’économie. C’est à ce niveau que des mesures doivent être prises, limitant, par exemple l’usage des transports routiers à travers l’Europe et la Suisse. Ces mesures nécessitent également une remise en cause de nos modes de consommation et de la sacro-sainte logique du profit qui régit l’ensemble du système économique mondial.
Le « bétonnage » de la Suisse, qu’EcoPop prétend combattre, n’a pas été le fait de l’immigration, mais a bel et bien été décidé par des autorités helvétiques, sous la pression de spéculateurs et de promoteurs « bien de chez nous ».
Un réel danger pour les conditions de travail de toutes et tous
Le marché du travail en Suisse a recours aux travailleurs issus de l’immigration pour occuper soit des postes de cadres lorsqu’il en manque, soit des postes aux conditions précaires (hôtellerie, économie domestique, nettoyage, bâtiment). Un patronat sans foi ni loi démultiplie ainsi les problèmes (travail au noir, dumping salarial, non-respect des conventions collectives). L’interdiction d’accès à l’emploi que promeut l’initiative ne ferait qu’accentuer ces problèmes ; avec pour conséquence une dégradation globale des conditions de travail en Suisse.
En ces temps de crise et d’austérité en Europe, la recherche d’un emploi devient vitale pour des millions de personnes. Que leur offre EcoPop ? Rien, sinon le retour chez eux. Alors que la lutte contre la dégradation des conditions de travail pourrait s’appuyer, outre sur la mobilisation des salarié·e·s, sur une extension des conventions collectives de travail comprenant des salaires minimums et sur le renforcement des contrôles et des sanctions pour les employeurs·euses qui violent ces dispositions.
Mauvaise foi, amateurisme et xénophobie
Les chiffres avancés par EcoPop, censé prouver les liens entre l’immigration et le « bétonnage », sont le résultat d’une comparaison faite entre deux valeurs ; d’une part, le rôle joué par l’immigration dans la croissance de la population et, d’autre part, la croissance de la surface des agglomérations. L’immigration étant la source de 80% de la croissance démographique en Suisse, les initiants affirment que 80% de la croissance des surfaces des agglomérations doivent leur être imputé... Il s’agit là d’un rapport d’une mauvaise foi crasse ou/et d’un raccourci digne des statisticiens les plus incompétents ! Et, pour le coup, des chiffres le prouvent : entre 1994 et 2006, les cantons du Jura et de Zoug ont connu une forte croissance de la surface des agglomérations, bien que leur population n’ait pas augmenté, voire ait diminué ; à Genève en revanche, il y a eu une forte croissance de la population avec une faible croissance des agglomérations. Et la période du plus fort « bétonnage » de la Suisse est celle où l’immigration fut la plus faible.
Les migrant·e·s comme boucs émissaires, ça suffit !
Si les problèmes environnementaux, de logement et de travail sont bel et bien réels, cessons de désigner l’Autre comme responsable. Luttons collectivement pour la mise en place de réelles solutions. Une telle lutte doit nécessairement passer par une solidarité inconditionnelle entre salarié·e·s, indépendamment de la couleur de leur passeport. C’est en ce sens que le Collectif Vaudois de Soutien aux Migrant·e·s souhaite travailler.
Nous vous invitons donc, à voter non à l’initiative d’Ecopop et à venir nous rencontrer lors des deux événements que nous organisons les 15 et 25 novembre prochains.
- Samedi 15 novembre 11h place Saint-Laurent (Lausanne) action non à EcoPop !
- Mardi 25 novembre 20 h Pôle Sud 3 avenue Jean-Jacques Mercier, 1003 Lausanne conférence publique avec :
- Balthasar Glättli, Député Vert, co-auteur d’un ouvrage sur Ecopop, ancien secrétaire politique de Solidarité sans frontières
- Daniel Süri, politologue, militant du mouvement Climat et Justice sociale et membre de solidaritéS