Pour en savoir plus sur ce colloque et la manifestation de protestation :
Le rapport (éloquent) de l’agent n°69 au sein du colloque
http://www.facebook.com/photo.php?fbid=298531866932250&set=a.118727984912640.19888.100003263184066&type=1&theater
L’article du site Yagg :
http://yagg.com/2012/12/10/biarritz-leveque-de-bayonne-sen-prend-a-une-deputee-qui-contre-attaque/
Bonjour à vous tous, citoyennes et citoyens !
Vous le savez et nous le vivons chaque jour, nous sommes différents, avec chacun et chacune notre histoire singulière.
Invités par le collectif à prendre la parole… Eh bien, nous voilà ! Nous chrétiens, pour certains membres des Baptisé-e-s 64, chrétiens dans l’enseignement public, chrétiens des groupes de recherche théologique, chrétiens de Parténia et autres chrétiens anonymes et présents ici, comme ceux de Église Protestante Unie. Merci de nous accepter.
Nous avons choisi d’être au milieu de vous, avec vous et non pas avec eux, pas avec lui aujourd’hui, Marc Aillet, bien qu’il soit notre évêque, nommé sur notre territoire, mais ni choisi, ni élu par nous !
Aujourd’hui, lui et ses pairs viennent nous dire, et nous les citons, que « L’Histoire a montré combien dangereux et délétère peut être un État qui légifère sur des questions qui touchent la personne et la société en prétendant être lui-même la source et le principe de l’éthique. »
Alors, nous voulons les appeler à la vérité. Nous voulons leur rappeler que des citoyens de notre pays et de toute l’Europe ont souffert dans leur chair et payé de leur vie leur liberté de conscience. Et combien dangereux et délétère a été et demeure cet état pontifical légiférant sur des questions qui touchent la personne et la société, travestissant bien souvent la source de cette vérité dont il se réclame.
« Ce qui nous réjouirait serait de leur part une manifestation pour le respect et l’accueil des personnes homosexuelles dans nos églises, un engagement contre la violence et le mépris rencontrés par les personnes homosexuelles dans notre société́, un grand mouvement de fraternité́ accompagné par les évêques ! Ce serait le préalable à toutes leurs positions concernant l’ouverture du mariage aux personnes homosexuelles », ainsi s’exprime JOBÉ-DUVAL, homosexuel catholique et président de « Droits et Libertés dans les Églises et dans la Société ». Avec des chrétiens de l’Église Protestante Unie, nous désavouons les lectures « qui prétendent tirer de la Bible l’affirmation d’une ‘’normalité hétérosexuelle’’ intangible et immémoriale ». (1) Ces lectures ne sont en fait que des interprétations qui cherchent seulement à justifier les préjugés du lecteur. »
Ainsi, pour prendre un exemple, tout le monde pense que Sodome et Gomorrhe furent détruites pour dépravation homosexuelle ? Or, la Bible dit que cette ville a été détruite par Dieu par le soufre et le feu, parce que ses habitants avaient bafoué la loi sacrée de l’hospitalité des étrangers revendiquée par Lot. Allez vérifier en Genèse 19,8.(2)
De même, vous, familles homoparentales, vous qui revendiquez de constituer légalement un couple de parents sans pour autant procréer ensemble, vous ne trouverez pas votre condamnation dans les évangiles. Mais, si vous êtes curieux, vous trouverez au début de l’évangile de Matthieu et de Luc, une étonnante structure familiale basée sur l’adoption et la filiation
choisie. Cette structure a porté Jésus de Nazareth. (3) Pourquoi ce qui a été bon pour lui ne le serait-il pas pour d’autres ?
Le modèle familial que défend aujourd’hui notre église émane de la tradition (à partir du 13ème siècle), pas de nos évangiles. Ce modèle peut donc évoluer. (4) Et, nous témoignons fortement ici, que les rencontres de Jésus de Nazareth dans les évangiles ne sont pas faites de condamnation, ni de iscrimination mais d’interrogations et d’appels à la libération des entraves à la vie et à la vérité pour chacun.
Alors oui, nous sommes là avec vous. Solidaires.
Car nous affirmons, nous qui croyons, qu’au-dessus de tout dogme et de toute loi, fût-elle loi naturelle, la liberté de conscience de chaque individu, de chaque citoyen, de chaque chrétien est première. Cette primauté a été réaffirmée - pour nous catholiques - par le concile Vatican II. (5)
Oui, nous réfutons ce droit que l’église catholique s’arroge de remettre en cause des lois librement votées par les citoyens ou leurs représentants, enfreignant ainsi ce conseil de Jésus de Nazareth, « A César ce qui est à César, à Dieu ce qui est à Dieu ! ». César n’est pas Dieu, Dieu n’est pas César. Le chrétien interroge le citoyen, il ne le supplante pas.
Nous ne souhaitons ni DROIT CANON, ni HALAKHA, ni CHARIA, ni toutes autres règles religieuses pour régir notre république laïque.
Nous affirmons et pensons que dans un état laïque, les citoyens athées, agnostiques ou croyants peuvent ensemble cheminer vers ce qui fait la dignité de tout homme, de toute femme : à savoir son aspiration à l’accomplissement de ce qu’il est profondément : un être désirant être aimé, pour aimer à son tour. Qui nous fait juges d’un amour respectueux de l’autre ?
Oui, nous avons voté pour que se réalisent des avancées de justice et celle du « mariage civil pour tous » en est une. Même si ces unions peuvent perturber les schémas culturels ou moraux de certains d’entre nous, cette loi n’entrave nullement chez les chrétiens la célébration de leur propre mariage, aujourd’hui hétérosexuel, mais déjà élargi dans d’autres cultes.(6)
Oui nous sommes pour le développement heureux de tout enfant, qu’il soit adopté ou né par procréation médicalement assistée. Mais nous souhaiterions que cet enfant - devenu adulte - s’il le désire, puisse avoir accès à son origine.
Nous sommes tous différents, mais rien ne nous empêche, dans la considération de cette différence, de cheminer ensemble pour construire une république faite de liberté dans le respect d’autrui, d’égalité dans la reconnaissance des diversités, de fraternité par la recherche de la justice pour tous et surtout pour les plus faibles d’entre nous.
Merci encore de votre écoute.
(1) Genèse 1, 27 Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.
Genèse 1, 28 Dieu les bénit et leur dit : "Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la ; dominez sur les poissons de
la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre."
(2) Genèse 19, 1 Quand les deux Anges arrivèrent à Sodome sur le soir, Lot était assis à la porte de la ville. Dès que Lot les vit, il se
leva à leur rencontre et se prosterna, face contre terre.
Genèse 19, 2 Il dit : "Je vous en prie, Messeigneurs ! Veuillez descendre chez votre serviteur pour y passer la nuit et vous laver les
pieds, puis au matin vous reprendrez votre route", mais ils répondirent : "Non, nous passerons la nuit sur la place."
Genèse 19, 3 Il les pressa tant qu’ils allèrent chez lui et entrèrent dans sa maison. Il leur prépara un repas, fit cuire des pains sans
levain, et ils mangèrent.
Genèse 19, 4 Ils n’étaient pas encore couchés que la maison fut cernée par les hommes de la ville, les gens de Sodome, depuis les
jeunes jusqu’aux vieux, tout le peuple sans exception.
Genèse 19, 5 Ils appelèrent Lot et lui dirent : "Où sont les hommes qui sont venus chez toi cette nuit ? Amène-les nous pour que
nous en abusions."
Genèse 19, 6 Lot sortit vers eux à l’entrée et, ayant fermé la porte derrière lui,
Genèse 19, 7 il dit : "Je vous en supplie, mes frères, ne commettez pas le mal !
Genèse 19, 8 Ecoutez : j’ai deux filles qui sont encore vierges, je vais vous les amener : faites-leur ce qui vous semble bon, mais,
pour ces hommes, ne leur faites rien, puisqu’ils sont entrés sous l’ombre de mon toit."
Genèse 19, 9 Mais ils répondirent : "Ote-toi de là ! En voilà un qui est venu en étranger, et il fait le juge ! Eh bien, nous te ferons plus
de mal qu’à eux !" Ils le pressèrent fort, lui Lot, et s’approchèrent pour briser la porte.
Genèse 19, 10 Mais les hommes sortirent le bras, firent rentrer Lot auprès d’eux dans la maison et refermèrent la porte.
Genèse 19, 11 Quant aux hommes qui étaient à l’entrée de la maison, ils les frappèrent de berlue, du plus petit jusqu’au plus
grand, et ils n’arrivaient pas à trouver l’ouverture.
Genèse 19, 12 Les hommes dirent à Lot : "As-tu encore quelqu’un ici ? Tes fils, tes filles, tous les tiens qui sont dans la ville, fais-les
sortir de ce lieu.
Genèse 19, 13 Nous allons en effet détruire ce lieu, car grand est le cri qui s’est élevé contre eux à la face de Yahvé, et Yahvé nous
a envoyés pour les exterminer."
(3) Matthieu 1, 18 Or telle fut la genèse de Jésus Christ.
Marie, sa mère, était fiancée à Joseph : or, avant qu’ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l’Esprit
Saint.
Matthieu 1, 19 Joseph, son mari, qui était un homme juste et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans
bruit.
Matthieu 1, 20 Alors qu’il avait formé ce dessein, voici que l’Ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : "Joseph, fils de David,
ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme : car ce qui a été engendré en elle vient de l’Esprit Saint ;
Matthieu 1, 21 elle enfantera un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus : car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés."
Matthieu 1, 22 Or tout ceci advint pour que s’accomplît cet oracle prophétique du Seigneur :
Matthieu 1, 23 Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : "Dieu avec
nous."
Matthieu 1, 24 Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui sa femme ;
Matthieu 1, 25 et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle enfanta un fils, et il l’appela du nom de Jésus.
(4) GS 41,2 « …Cet Évangile annonce et proclame la liberté des enfants de Dieu, rejette tout esclavage qui enfin de compte
provient du péché [87], respecte scrupuleusement la dignité de la conscience et son libre choix, enseigne sans relâche à faire
fructifier tous les talents humains au service de Dieu et pour le bien des hommes, enfin confie chacun à l’amour de tous » [88].
(5) Evolution du mariage et du modèle familial religieux
Petit à petit, à partir du XIIIe siècle. le mariage sera célébré, non plus selon les règles en vigueur dans la société, mais "in facie ecclesiae", devant la porte de l’église, selon les règles liturgiques fixées par l’Église. Le rôle du prêtre devient déterminant. Souvent, c’est lui qui donne la fiancée à son époux, parfois il donne les conjoints l’un à l’autre, ou bien il se contente de présider la cérémonie. Mais - fait capital - pour tout le monde un mariage contracté hors d la présence du prêtre est toujours valide. Voici comment se passe ordinairement le mariage en présence du prêtre. A l’entrée de l’église, le prêtre demande aux conjoints d’échanger leurs consentements. Ensuite a lieu la "traditio puellae" : les parents remettent leur fille à son mari. On offre la dot, on bénit l’anneau, le mari la passe au doigt de sa femme, puis le prêtre donne la bénédiction nuptiale. Ensuite, on entre dans l’église.
Messe de mariage, bénédiction, baiser de paix du prêtre au mari, puis du mari à l’épouse. Il arrive qu’ensuite on aille bénir la chambre nuptiale. Tous ces rites existaient plus ou moins auparavant selon les régions : l’Église les reprend tous pour faire sa liturgie.
Au Concile de Trente, dès la première session (1545-1549), on définit la liste des 7 sacrements, dont le Mariage. Mais c’est au cours de la troisième et dernière session (1562-1563) qu’a lieu la préparation et la discussion du texte conciliaire sur le Mariage. Ce travail prendra presque toute l’année 1563, de février à novembre. 4 moutures différentes du texte seront proposées aux pères du concile, jusqu’à l’adoption définitive le 11 novembre 1563.
C’est un religieux canadien, François de Laval, qui est à l’origine du culte de la Sainte Famille. En 1660, le monastère Saint-Joseph du Bessillon avait signalé des miracles sur Saint Joseph et Sainte Marie et la paroisse de Sainte-Famille sur l’île d’Orléans fut fondée en1661. En 1665, François de Laval fonda la confrérie de la Sainte Famille, une confrérie qui existe encore dans quelques paroisses du Canada. Ce culte s’est ensuite répandu dans l’Église catholique au XIXe siècle avec l’appui du pape Léon XIII.
(6) certaines églises Protestantes et certains courants judaïques