... qui, irrésistiblement, va s’avérer surprenante, notamment avec des événements politiques essentiels (nouvelles présidences russe, française, mexicaine, US, chinoise). Dans le cours normal des choses, de tels événements (les diverses élections) sont un facteur de stabilisation, mais aujourd’hui, ils constituent les vannes où vont s’engouffrer des courants de déstabilisation, voire de dissolution, déjà en pleine activité. Se réveiller pour nous attendre à tout, car tout est devenu possible : nous allons réaliser que le cours des événements, pour ne pas dire de l’Histoire, échappe nécessairement à l’entendement courant du temps présent considéré dans sa dimension médiocre. Comme le montre tous les événements écologiques, environnementaux, politiques, guerriers, notre histoire événementielle n’a jamais été aussi relative, aussi insaisissable qu’aujourd’hui, même dans des événements humains strictement structurés et institutionnalisés. Se réveiller pour voir la vérité du monde s’imposer à grands coups de marteau. A travers des événements d’ores et déjà démarrés tels des incendies répandus comme autant de brandons enflammés :
• L’échec de la “super commission” du Congrès des USA dans la tâche de la détermination de la répartition des réductions de la dette. Cet échec constitue un événement de grande importance dans la mesure où il transmue l’énorme évènement de la dette ($15.600 milliards en cette fin d’année) d’une crise financière passée du secteur bancaire au secteur du gouvernement en une crise politique par le biais de la question budgétaire. On peut être assuré que le Congrès sera un champ de bataille terrible tout au long de 2012, avec les effets extérieurs divers. Dans un contexte de folie de la crise du pouvoir et la prolifération des contestations, du mouvement Occupy (dont il se dit qu’il pourrait se joindre au Tea Party)...
• L’évolution en un chaos de développements furieux et incontrôlables du “printemps arabe”, ou disons de la folle saison du Moyen-Orient, de la Libye à l’Egypte, de l’Egypte à Israël, à la Syrie, à l’Iran, à Bahrein et à l’Arabie, au Yemen, à la Turquie..., avec en plus les acteurs extérieurs (USA, France, Russie, Chine, etc.). Il n’est plus possible de donner une orientation précise ni de faire un décompte binaire de ce désordre (les “révolutions” et les “contre-révolutions”) ; partout se glissent des facteurs inattendus, des intérêts contradictoires, des changements de position ou de politique, etc. Il n’existe plus aucun point de stabilité nulle part dans cette zone. Sans parler de l’extrême rapidité de ces événements qui prend continuellement les acteurs extérieurs, notamment le bloc occidental, à contre-pieds, étendant son instabilité et sa rapidité de déstabilisation à ces mêmes acteurs extérieurs...
• Le bouillonnement européen a déjà connu des paroxysmes en 2011. Il est désormais tenu à bout de bras par des institutions et des directions politiques qui cherchent à tout prix des arrangements et exercent encore une apparence de contrôle, fût-ce à des coûts financiers, économiques, antidémocratiques et sociaux exorbitants. Mais ce “bouillonnement européen” pourrait devenir totalement hors de contrôle sous la pression des autres événements, précisément les chaînes crisiques des USA et du Moyen-Orient. Il deviendrait alors, à son tour, “créateur de désordre” comme les deux autres événements mentionnés, chargeant encore plus l’année 2012 de ce potentiel de dissolution explosive.
L’évolution la plus remarquable de ces événements décrits, à l’aube de l’année 2012, c’est l’intégration totale de toutes les crises, de toutes les sortes de crises, dans l’immense crise centrale d’effondrement d’un système vraiment à bout de souffle et qui ressemble à un vieux tricot usé dont les trous ne cessent de s’agrandir.
C’est-à-dire qu’ils nous importe d’appréhender ces événements, non d’un point de vue événementiel (il faut laisser cela aux états-majors politiques et aux instituts de sondage, tous abîmés dans leur bassesse sans fond), mais d’un point de vue d’acteurs éveillés et debouts, marchant sans crainte vers la Terre Promise de la dignité, de la liberté et de la justice.
Réveillons nous pour entendre l’heureuse nouvelle, la bonne, la joyeuse et irrésistible annonce, la donnée toute neuve..
Réveillons nous pour entendre le message que proclame le Petit de l’Homme, l’Utopie Réalisée donc réalisable par tous les humains, par tous les peuples et tous les vivants et tous les morts : « Oui, enfin, l’espérance n’a de sens que lorsque le pire est tenu pour certain ! »
Réveillons nous car désormais, rien n’est impossible à celui que n’arrête pas l’improbable.
Il ne tient qu’à nous de chanter : « Noël ! Noël ! Noël !Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes ! »
Incontestablement, de quoi être particulièrement éveillé et joyeux !
Jean-Paul NUÑEZ 23 décembre 2011