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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Article publié

Après-midi d’automne

mercredi 12 octobre 2011, par :

Avec ce texte de Michel et Laurette Leplay, nous commençons la publication d’une série de témoignages en hommage à Dorothée Casalis-Thurneysen (13 août 1917- 19 septembre 2011). N’hésitez pas à en proposer vous-mêmes.

Peu d’années de plus ou de moins font parfois un très grand écart entre deux générations. Et ceux qui furent nos aînés de peu ont été mis devant des choix que notre enfance ne soupçonnait pas : la montée du nazisme, l’expansion soviétique, le déchaînement de la barbarie en Europe.

Georges Casalis, né en 1917, fut avec plusieurs de ses contemporains en première ligne de la résistance confessante en Allemagne. C’était aussi le temps de la construction du Christianisme social qui fut d’esprit évangélique et politiquement efficace.

C’est à son épouse de 1940, Dorothée Thurneysen, qui vient de nous quitter, que s’adresse ce bref témoignage de mémoire assez récente et de gratitude insuffisante. Je ne fis vraiment la connaissance de Georges que dès 1968, à la Commission des ministères de l’Eglise réformée de France. Ce n’est que plus tard, après son décès, que nous avons régulièrement rencontré Dorothée. Elle venait habiter dans notre 19è arrondissement de Paris et nous étions voisins. Son origine suisse, bâloise, nous la rendait plus proche. Un travail entrepris en commun allait nous conduire à solliciter son amitié, ses souvenirs, sa compétence théologique intuitive et modeste. Elle voulut bien relire la traduction française d’articles de Karl Barth publiés aux Etats-Unis et que allions présenter sous le titre L’Eglise en péril. Ce fut l’occasion de retrouver dans la correspondance entre Thurneysen et Barth, des indications précises et précieuses sur telle pensée, à telle époque.

Après le lointain printemps du couple Casalis dont les chemins allaient passer par Moncoutant, Berlin, Strasbourg et Paris, puis Noyon, et souvent au Nicaragua, après ce bel été des engagements exemplaires et risqués, nous étions dans la lumière plus douce et parfois isolée de l’automne. Les souvenirs de Dorothée Casalis, ces Chemins de vie « pour ceux - dont je suis – qui n’ont pas vu ce que j’ai vu », lus et relus, nous ont comblés de leur dynamisme joyeux. Les échanges se prolongeaient au Châtelet jusqu’à ce que s’installe, derrière un visage toujours accueillant, cette sorte d’hiver, sous une neige où les fleurs du futur se préparent à renaître. L’espérance, comme l’amour, ne meurt pas.

Michel et Laurette Leplay

Le 10 octobre 1911

Merci à Jacqueline Amphoux pour la retranscription.

  • #1 Le 17 octobre 2011 à 11:00, par François Dietz

    J’ai d’abord rencontré Jo avant de connaître l’un et l’autre. Lorsque j’ai commencé ma tthéologie à Paris, Jo venait de prendre sa retraite. Mais il était là lors de la journée de rentrée. Et lors de la première pause, je suis allé le saluer en lui disant que je le connaissais (un peu) mais pas lui. Ah bon m’a-t-il répondu ? Oui, je vous ai vu et entendu 2 fois il y a déjà quelques années à la Mutualité dans deux meetings différents (dont l’un contre la guerre au Vietnam) aux côtés des Krivine, Laguiller, Ravenel, .... Et que cela a contribué à ma venue ici.
    Quelques semaines plus tard, il a trouvé mes coordonnées et m’a proposé de venir à Noyon pour aider au démarrage de l’aventure du Musée Calvin. Il avait trouvé une aide financière pour que je sois défrayé (tout travail mérite salaire que nous n’avons même pas eu à négocier). J’arrivais le vendredi soir ou le samedi matin et nous époussetions et inventorions ce qui existait.... Ne l’ayant pas eu comme "prof", c’était plus facile pour moi. Dorothée n’était pas dans l’ombre et ne se privait pas de répondre comme Jo aux nombreuses questions que je leur posais. J’ai aussi compris pourquoi Jo défendait Barth toujours et encore, parfois en donnant de lui un visage presque trop favorable. Quand on épouse la fille d’Edouard Thureysen, comment faire autrement ?
    Je garde le souvenir de bons petits plats, de jurons chez Jo et d’une plus grande retenue chez Dorothée, d’une grande capacité à accueillir des questions qui peut-être étaient sollutionnées depuis longtemps chez eux.
    Les liens amicaux se tissant, ils m’ont très vite proposé de les remplacer, le musée une fois ouvert, l’été. Cela leur permettait d’aller esemble au Nicaragua. Je venais 2 jours avant leur départ et repartais 2 jours après leur retour. Et enfin, je me souviens d’un mot de Jo à l’endroit de Dorothée mais qui n’était pas à ce moment-là présente. "Je suis certain que l’on croit que je suis fort, mais dans notre couple c’est Dorothée qui est l’élément fort". Et qui sait, il avait probablement raison.



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