« Il s’agit d’un texte d’ « investigation » poétique en prose, à la croisée de deux axes, un axe circonstanciel (l’arrestation en 2008 de cinq jeunes gens dans le village de Tarnac en Corrèze, et leur inculpation pour actes qualifiés de « terroristes ») et un axe personnel (le village de Tarnac est le village où se trouve enracinée ma famille, autour d’un patriarche qui vivait dans le souci de suivre l’exemple de François et de la spiritualité franciscaine). Il s’agit dans ce livre, d’écouter la façon dont se tissent mystérieusement et se composent ces voix multiples, au centre de la forêt (Tarnac est présenté comme une île entourée d’un océan d’arbres et de fougères). Une sorte de musique, objective, insistante, silencieuse, politique, peut-être. »
Jean-Marie Gleize, écrivain, Professeur des Universités. Enseigne la littérature française moderne et contemporaine à l’Ecole normale supérieure de Lyon, et dirige la revue Nioques (n°1 en 1990). Depuis Poésie et figuration (Le Seuil, collection Pierres vives en 1983) il a publié de nombreux essais critiques sur la poésie et notamment sur l’œuvre de Francis Ponge. Il est l’auteur, dans la collection Fiction & Cie aux éditions du Seuil, de A noir, poésie et littéralité en 1992, et, chez le même éditeur, dans la même collection, d’une suite de cinq livres : Léman (1990), Le Principe de nudité intégrale (1995), Les Chiens noirs de la prose (1999), Néon (2004) et Film à venir (2007). Son dernier livre s’intitule Sorties (Paris, Questions Théoriques, collection Forbidden Beach, 2009). Un numéro spécial de la revue Faire part lui est consacré en 2010 sous le titre « La poésie n’est pas une solution ».
« Il faut construire des cabanes » (Tarnac, un acte préparatoire, p. 105) La Maison verte est un îlot, une « cabane » au cœur d’un quartier populaire de Paris, une communauté faite de croyants et de non-croyants, de militants, d’hommes et de femmes engagés au quotidien. Historiquement porteur de luttes politiques et sociales, ce lieu, qui œuvre aujourd’hui à un renouveau du « christianisme social » et appelle à constituer des « communes théologiques », se réjouit de donner à entendre une écriture poétique contemporaine. En dialogue avec le pasteur Stéphane Lavignotte et Doriane Bier, agrégée de lettres, Jean-Marie Gleize lira des extraits et discutera de son dernier livre, qui fait écho à l’entrecroisement singulier du politique et du spirituel qui se vit dans les murs de la Maison verte.