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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Charte éditoriale

Tout personne peut rédiger des articles sur le site "...se réclamant du Christianisme social" dans la mesure où :
 il s’interdit tout propos raciste, sexiste, homophobe, handiphobe, contre toute personne ou tout groupe en raison de sa religion,
 il s’interdit les insultes ou les attaques personnelles,
 il se reconnaît dans l’appel de relance du Christianisme social du 10 juin 2010 (voir ci-dessous).

Les articles proposés sont mis en ligne par validation par les webmestres du site.


A l’orée du XXIe siècle, nous reprenons le chemin du Christianisme social. Le projet de la fin du XIXe siècle reste le nôtre : confronter la foi chrétienne avec son environnement social, économique, politique, culturel et écologique et de poser des paroles et des gestes de libération. Si nous vous invitons à cette nouvelle marche, c’est qu’apparaissent dans le christianisme des clivages et des engagements nouveaux qui appellent à des rencontres, des paroles, des actions nouvelles dans un monde qui a cruellement besoin d’amour, de justice, d’espérance.

Nos réflexions sont nourries de nos engagements, de nos lectures de la Bible et de l’héritage intellectuel notamment protestant, de nos dialogues et nos compagnonnages avec les autres croyants, les mouvements intellectuels, politiques et sociaux qui se battent pour un monde plus juste.

Divers dans nos références théologiques, nous nous retrouvons dans un évangile qui repense et repousse sans cesse les frontières, qui refuse les barrières du pur et de l’impur, qui nous dit que la grâce est offerte à toute la création, que la vie est toujours plus forte que les mises à mort sociale, économique, écologique, culturelle, raciste, sexiste ou homophobe. Nous voulons convoquer à nouveaux frais les vieux et gros mots comme Royaume de Dieu, Seigneurie de Jésus Christ, Amour inconditionnel de Dieu : expérimenter leur déplacement dans un nouveau contexte, considérer que la fidélité à laquelle engage la parole religieuse n’est pas déplacement d’un contenu à l’identique, sans transformation mais bien plutôt redéfinition incessantes de ce qu’elle véhicule, réfléchir à ce que notre attachement à ces termes nous fait et nous fait faire.

Nous regardons le monde et nous crions : « injustice ! ». La violence sociale et écologique du système économique actuel et son incapacité à se réformer nous invitent à rechercher les voies de son dépassement. L’invasion de son imaginaire nous pousse à travailler avec tous les autres créateurs d’un imaginaire alternatif. L’évolution des débats sur l’immigration en décalage avec une réalité sociale de plus en plus métissée nous engage à rentrer frontalement en dissidence avec les discours et les décisions qui transforment l’Europe en forteresse. Notre refus d’un apartheid planétaire nous met en relation avec les croyants et les militants des pays du Sud. Le détournement de la laïcité au profit de logiques d’exclusion nous incite à défendre et inventer un espace public riche qui n’a pas peur du conflit et de la différence. L’évolution des réalités familiales et sexuelles nous amène à une éthique nouvelle qui tourne clairement le dos au moralisme, qui interroge profondément l’imaginaire de la « famille chrétienne », du soi-disant « projet de Dieu » en la matière.

Ces réalités disent notre urgence, ces convictions expriment nos points de départ. Elles ne limitent pas ce que nous désirons construire ensemble, avec vous et avec d’autres. Elles ne définissent ni un dedans, ni un dehors. Nous en appelons ici et là à la création de « communes théologiques » pour relancer le Christianisme social, qu’il soit un « nous » mobile et indéterminé de réflexion et d’action. Un collectif à échelles et formes diverses qui n’aura de cesse de se redéfinir en situation, de se recréer sans cesse et sans centre unique. Une communauté qui se caractérise par le manque et les questions, la rencontre et l’hospitalité, plutôt que par le plein, le propre et les affirmations.

Nous ne voulons pas agir seuls, nous désirons des alliances : les protestants par delà les frontières, les catholiques et tous les croyants ouverts, se reconnaissant dans les théologies de libération, la gauche qui ne renonce pas, la droite qui s’interroge, le mouvement social, tous les humanistes, celles et ceux qui croient en l’amour, la justice et l’espérance sont nos parentèles.

Nous voulons réfléchir et agir, l’un et l’autre, l’un pour l’autre.

Si nous voulons affirmer des positions, nous voulons aussi prendre le temps de la conversation et de l’échange, nous mettre d’accord sur nos accords et nos désaccords, donner et recevoir à penser, soutenir la pensée depuis toutes les places et non penser à la place de.

Si nous voulons prendre la parole, nous voulons surtout engager les batailles d’idées nécessaires afin de déplacer les questions et les clivages des débats dans nos Eglises et dans la société.

Si nous voulons réfléchir, nous voulons autant agir, encourager à l’action, échanger sur nos expériences de terrain, contribuer ici et maintenant aux changements nécessaires, en ne nous interdisant aucun des moyens de la non-violence, de sa logique de surabondance prophétique et de désobéissance aimante.

Une invitation est lancée à nous relancer dans cette épopée commune : publiquement, dire notre espérance et agir en conséquence. Nous répondons à l’invitation et nous vous invitons à y répondre : pour que se démultiplient les « communes théologiques » !

Quiconque se reconnaissant dans le Christianisme Social

Il est minuit dans l’ordre social. Quelqu’un frappe à la porte.