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Adresses à François Hollande

"Les douches successives..."

jeudi 14 avril 2016, par :

Le 13 avril, deux événements se sont tenus à Paris : le dévoilement d’une plaque "en hommage aux victimes du massacre de la Saint-Barthélemy", et François Hollande qui a reçu le protestantisme "pour les œuvres et les engagements citoyens du protestantisme français". "A cette occasion, qu’avez-vous à lui dire...". Suite de la publication des "Adresses à François Hollande".

Monsieur le Président de la République, cher François Hollande,

Des trombes d’eau se sont déversées sur vous, dès le début de l’exercice de votre mandat présidentiel. Vous avez été d’un rare stoïcisme sous cette adversité. Vous méritez, assurément, notre admiration.

Comme bien d’autres, en de telles circonstances, vous auriez pu ouvrir grand votre parapluie. Pas mouillé, pas concerné ! Non, vous avez été un président normal, normalement soumis aux intempéries. Vous avez fait preuve de sang- froid, de détermination et de fermeté envers les ennemis de notre pays et témoigné une profonde et sincère compassion à l’endroit des victimes et de leurs familles.

Rien à redire.

Pour ce qui concerne votre propension à annoncer la météo économique, je vous aurais imaginé plus prudent. Les douches successives des mauvais chiffres du chômage auraient dû vous alerter. Il est des domaines où les réalités sont têtues. La puissance des places financières mondiales en est une. La faiblesse politique de l’Europe en est une autre.

Dans vos promesses de campagne, c’est sur ces sujets que vous m’avez « emballé » ! Vous alliez combattre la haute finance internationale et pour vous en donner les moyens, rechercher l’unité la plus forte possible avec nos partenaires européens, voire mondiaux.

Ces engagements ont été passablement lessivés et essorés. Il n’en reste guère de traces. C’est pourtant par ce genre de leviers que notre monde peut être réformé et les peuples moins maltraités.

Que s’est-il passé durant ces quatre années de présidence ? Trop de freins, trop de crises internes, trop de résistances à affronter ? Un président de la république est-il moins puissant qu’on ne le dit ? Qui donc a le pouvoir de faire changer les choses dans le bon sens, c’est-à-dire, vers davantage de justice, d’égalité et de fraternité ? Le Parlement, le gouvernement, les banquiers ? Qui détient les clefs de notre fonctionnement démocratique ? Le peuple ? J’avoue, M. le Président, que vous nous laissez très dubitatif sur le mode de fonctionnement de notre système politique. Face à la complexité des situations, rien ne semble en mesure de donner des résultats. Notre désarroi augmente de jour en jour. Qui gouverne ? Quel est le cap fixé ? Par quels chemins veut-on nous y faire aller ? Mystère ! Brouillard total. Aucune visibilité, aucune lisibilité. Un flou total qui fait le régal du front national. Un peuple en déshérence va là où des bateleurs lui promettent du soleil, du sable fin et des moules frites à volonté.

M. le Président, il vous reste une petite année pour conduire le navire « France » et pour tracer encore une route avant que la dérive ne soit totale. Nous vous avons vu vous sortir de toutes sortes de mauvais pas et rebondir fort opportunément. Pensez-vous que vous allez encore pouvoir nous surprendre agréablement ? Non en annonçant d’improbables bulletins météo, mais en nous prenant tous à témoin de ce qui vous empêche d’agir comme vous nous le promettiez ? Et en nous confiant aussi vos convictions profondes quant à la manière raisonnable dont nous pouvons espérer traverser les tempêtes et voguer vers des eaux plus calmes ? Ce serait un merveilleux cadeau de fin de mandat.

Bernard Rodenstein


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