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Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

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Article publié

Ateliers constituants

Crise de la démocratie

Alternatives au régime représentatif

vendredi 27 février 2015, par :

La soirée-débat du 19 février a réuni 120 personnes au Centre Hâ32 de Bordeaux

Sortir de la crise de la démocratie

• Introduction par Etienne Chouard
• Pique-nique citoyen tiré des sacs
• Ateliers constituants

Le groupe girondin du christianisme social continue sa réflexion sur la crise de la démocratie. Après avoir travaillé sur l’histoire du gouvernement représentatif, à partir de différents ouvrages qui abordent ce problème (Manin, Christin, Rosanvallon, van Reybrouk...), il a fallu envisager des solutions alternatives aux difficultés qui sont les nôtres. C’est dans cette perspective que le groupe a invité Etienne Chouard.
Les thèses d’Etienne Chouard sont connues : il est favorable, dans certaines conditions, au tirage au sort de ceux qui auront la charge de gouverner - ce qui suffit généralement à faire sortir de leurs gonds les pseudo-spécialistes de la science politique - , il défend l’idée hautement subversive que, devant la confiscation du pouvoir du peuple par une classe politique largement inféodée à la finance internationale, il convient que les citoyens se mettent à réfléchir à la constitution qu’ils souhaiteraient établir. Cette tâche est vitale si l’on ne veut pas que le processus constituant soit sous la coupe de ceux-là même qui entendent exercer et conserver le pouvoir (ce qui est le cas depuis 1789).
De là les ateliers constituants auxquels Chouard nous convie à nous atteler. Il y avait, ce soir-là, plus de 120 personnes, jeunes pour la plupart, qui avaient répondu à son invitation. Des jeunes fort éloignés de nos propres réseaux (lesquels d’ailleurs brillaient par leur absence), tous passionnés par l’idée que l’on fasse appel à leur intelligence, à leur créativité et à leur sens des responsabilités pour sortir des ornières où nous nous enfonçons.
Chaque atelier était constitué d’une dizaine de personnes qui planchaient sur les thèmes les plus divers, avec comme seul conseil de méthode de s’écouter mutuellement, de ne pas monopoliser la parole et de se fixer comme but la rédaction d’un ou deux articles d’une constitution à venir. Ils ont abordé le thème de la laïcité, des medias, du contrôle des responsables par le peuple ... et d’autres encore. Pas question ici de résumer ces discussions : l’agora citoyenne l’a fait à partir des feuilles sur lesquelles ont été écrites quelques propositions-clés.
D’ailleurs, Chouard aide les participants à prendre conscience que l’essentiel n’est pas tant ce à quoi ils vont aboutir, puisque d’autres ateliers en d’autres lieux aboutiront à d’autres propositions, que le fait d’entrer dans ce processus de réflexion collective, que cette initiation à la confrontation d’opinions qui n’a rien à voir avec les débats stériles et truqués qu’on montre à la Télé.
Et il les incite à continuer ce travail sans lui. Quand je suis avec vous, dit-il, ça marche ; mais quand je ne suis pas là, votre enthousiasme faiblit ! C’est à vous qu’il incombe de poursuivre la tâche initiée. Nul culte du chef, ici, on le voit, nulle manipulation. Mais une éducation réelle à la citoyenneté comprise comme reprise en main par les citoyens de ce pouvoir que tout, dans l’organisation politique actuelle, vise à leur interdire.
Tous les jeunes qui sont là n’en sont pas, c’est évident, au même degré d’engagement politique. Certains sont dans des combats déjà très ciblés, au niveau local. Mais que veut dire "local" à l’époque d’Internet ? D’autres sont dans des mouvances plus floues. L’ambiance est chaleureuse. L’épisode du pique-nique - parce qu’il fallait bien aussi se nourrir - a été magnifiquement organisé par une petite équipe. Et la salle a été remise en ordre en un tour de main.
Chouard dont la notoriété est due à l’usage qu’il a su faire du Net, depuis son opposition au traité européen, et des réseaux sociaux, est en même temps un remarquable prescripteur de lectures. Il incite ses auditeurs à bouquiner aussi bien Henri Guillemin, un historien anti-conformiste, que la dénonciation de l’Imposture économique de Steve Keen ou une étude sur la guerre de 14, La grande guerre des classes de Jacques R. Pauwels. Car il faut avoir des armes intellectuelles pour lutter contre les discours dominants, parce que l’histoire réelle n’est pas celle qu’on nous a enseignée, parce que l’économie se targue d’une scientificité qu’elle ne possède pas, parce que les intérêts des puissants ne sont pas ceux des peuples ; parce qu’il faut se tenir prêt pour les combats présents et à venir.
A ses conseils, j’ajouterai, pour ma part, un article passionnant de Marion Rousset, dans le supplément du Monde, Culture et Idées, du 21 février 2015 sur "les mille visages des indignés". Et le bouquin collectif dirigé par Sophie Wahnich, Histoire d’un trésor perdu, transmettre la Révolution française, que tout le monde a intérêt à lire.
Pour ce qui est de notre groupe girondin, nous retenons la leçon de cette soirée et nous proposerons, dans les semaines à venir, de poursuivre les ateliers constituants sous des formes que nous préciserons. Patrick RÖDEL

  • #1 Le 3 mars 2015 à 21:34, par Emilie

    Controverses

    Depuis 2008, Étienne Chouard a été accusé d’avoir approuvé certains travaux de personnalités de droite, voire d’extrême droite et de diffuser sur son blog des théories du complot. Il a déclaré avoir trouvé des qualités à des personnalités controversées comme Thierry Meyssan, Jacques Cheminade ou Alain Soral, au nom du refus de tout sectarisme. Il qualifie Jacques Cheminade d’« authentique sentinelle du peuple, maltraité depuis longtemps par les chiens de garde de l’oligarchie ». Pour ces raisons, une intervention d’Étienne Chouard qui devait avoir lieu à l’invitation du Front de gauche le 22 novembre 2012 au cinéma Utopia de Toulouse fut annulée, alors même qu’Étienne Chouard avait déclaré aimer Jean-Luc Mélenchon. Un journaliste de Reflets.info dénonce également sa sympathie affichée pour l’américain négationniste Eustace Mullins, dont il qualifie le livre sur la réserve fédérale américaine de « formidable livre à lire abslument ». Dans le même article il écrit : « D’une certaine façon, le discret maître des banquiers, Rothschild, a besoin de (l’amalgame stupide de) l’antisémitisme pour rester intouchable, impuni ; il a objectivement un intérêt personnel puissant à ce que l’antisémitisme soit virulent, un peu partout dans le monde. Ce besoin de l’antisémitisme-comme-armure-anti-critiques pourrait expliquer (mais alors, si c’est vrai, quel cynisme !) les montagnes d’argent mises au service de la politique (objectivement détestable) d’Israël ».

    À plusieurs reprises, Étienne Chouard a répondu en niant toute sympathie pour les thèses fascistes ou antisémites et continue, malgré ces accusations, à être régulièrement invité à débattre par des organisations de gauche. En 2014, il donne sa propre définition de « fascisme » et d’« extrême droite » : « les fascistes, les gens d’extrême droite, c’est les propriétaires, les grands propriétaires, les possédants, les grands possédants, les ultra-privilégiés [...] les banquiers et les possédants »54.

    Alain Beitone, professeur d’économie au lycée Thiers de Marseille et auteur de nombreux manuels et dictionnaires économiques, a également pointé dans un article publié en décembre 2011 sur son site personnel le rôle joué selon lui par Étienne Chouard dans la popularisation à gauche de la critique de la loi de 1973 sur la Banque de France, critique qu’il qualifie de « rumeur » et dont il situe les origines à l’extrême droite. Il a par la suite repris cette idée dans une tribune parue dans le journal Le Monde, sans cependant y mentionner explicitement Étienne Chouard. Étienne Chouard a répondu à ses arguments dans un long article paru sur son blog, dénonçant une nouvelle fois l’assimilation faite par Beitone entre les critiques de cette loi et l’extrême droite. Magali Pernin, blogueuse, reprend en partie les idées d’Alain Beitone et copublie une analyse de la loi de 1973 tendant à démontrer qu’elle n’avait rien changé sur le plan de la création monétaire publique. Lors d’une rencontre entre Magali Pernin et Chouard, ce dernier s’interroge sur les « erreurs » qu’il a pu commettre concernant la loi de 1973. Il reconnaît en particulier que la loi de 1973 n’a pas nécessairement été à l’origine d’un bouleversement, mais a pu seulement officialiser un état de fait. Pour autant il affirme qu’il pense qu’il ne s’est pas « rien passé » lors de l’instauration de la loi de 1973.

    Étienne Chouard est également critiqué pour son soutien au militant politique Alain Soral, qui se définit lui-même comme « national-socialiste ». « Pour moi, Alain Soral est à gauche parce qu’il se bat contre les privilèges. C’est un résistant », affirme Étienne Chouard à L’Express en novembre 2014. Le 2 décembre 2014, Judith Bernard se désolidarise publiquement d’Étienne Chouard.

    Source : wikipédia


  • #2 Le 4 mars 2015 à 08:52, par Patrick RÖDEL

    Chaque fois que l’on parle d’Etienne Chouard, il y a toujours quelqu’un pour répéter les mêmes choses, tirées des mêmes sources ; le sommet de la médisance ayant été atteint par un article du Nouvel Obs qui semblait n’avoir d’autre but que de le flinguer. C’est qu’Etienne Chouard dérange, les propositions qui sont les siennes n’entrent pas dans les cadres habituels de la réflexion politique. Cela ne veut pas dire que tout ce qu’il fait est juste, cela ne veut pas dire non plus qu’il n’est pas parfois imprudent dans ses jugements - lequel d’entre nous, etc ...? Mais quand on assiste à un atelier constituant, on est frappé par le sérieux et l’honnêteté du travail qu’il impulse. Une bonne manière de se faire une opinion sur quelqu’un consiste à aller le voir ou l’entendre ou le lire - après, on peut juger. Mais ne faire qu’un résumé des opinion d’autrui ne me paraît pas constructif et ne relève que d’une habitude trop répandue de dézinguer ce qui n’entre pas dans le cadre de nos références.
    Patrick RÖDEL


  • #3 Le 4 mars 2015 à 10:24, par Maïeul

    en l’occurence Patrick Rödel, Emilie a été lire des articles d’Etienne Chouard, comme en prouve les citations. On ne peut s’en sortir à chaque fois en disant "Etienne Chouard" dérange... Oui il dérange parce qu’il tient des propos qui mettent en doute son soit disant engagement contre l’extrême droite.



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