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Article publié

Comprendre l’Islam pour ne pas craindre l’Islamisme

mercredi 5 décembre 2012, par :

Philippe Wender a été étudiant à l’IPT et s’est intéressé à l’Islam dès 1959, lors de son séjour sous les drapeaux en Algérie pendant la guerre d’indépendance. Cet article est le fruit d’une session sur Islam et Islamismes, organisée par Françoise Smyth Florentin et Mohammed Taleb de novembre 1995 à février 1996 à la Faculté de théologie protestante de Paris. Il a été publié en 1996 dans la revue « Autres Temps ». Il est suivi d’une actualisation pour 2012.

Objectif et point de vue

Mon objectif est d’apporter une modeste contribution au débat politique qui, actuellement en France, présente trop souvent l’Islam comme une religion fondamentaliste par nature, donc incompatible avec la modernité. Afin de tordre le cou à cette idée reçue, je voudrais fournir quelques clés propres à faciliter la compréhension de la foi musulmane et de la culture arabo-islamique. Ceci pour montrer, d’une part, que les pays arabes peuvent évoluer vers la démocratie sans rejeter la culture islamique et, en France, que la recherche d’une identité arabo-islamique par les populations d’origine maghrébine n’est pas incompatible avec leur intégration

Les bases de la tradition musulmane
Le Coran est une transcription (écriture) de la parole révélée par Dieu à son prophète Mohammed ; c’est l’acte de fondation de l’Islam. Pour les musulmans, c’est la manifestation essentielle de Dieu à l’humanité, comparable à l’incarnation en Jésus-Christ pour les chrétiens. Le texte du Coran est intangible, il n’a de sens que dans sa version originale en arabe. Au Coran est associée la Sunna ou tradition rapportée sur le prophète, qui est l’ensemble de ce qu’a dit, fait, ou décidé (approuvé) Mohammed, durant sa vie.

L’Islam ne reconnaît aucun sacrement et est indépendant de toute structure hiérarchique ecclésiale (au moins chez les Sunnites). Le bon musulman est celui qui met en pratique les cinq piliers de l’Islam ou obligations du croyant : la confession de foi « il n’y a de Dieu que Dieu et Mohammed est son prophète », les cinq prières quotidiennes rituelles, l’aumône, le jeûne du Ramadan, le pèlerinage à la Mecque. L’absence de dogme et de hiérarchie fait que, comme dans les églises chrétiennes ou dans le judaïsme, il règne dans l’Islam une grande diversité de pratiques.

À titre d’exemple, je voudrais citer la mystique soufie en m’appuyant sur le témoignage direct d’un membre de la confrérie Al Tariq, pratiquant le soufisme dans la région parisienne. La confession de foi à laquelle les soufis adhèrent consiste à : croire en Dieu, en ses livres révélés, en ses envoyés, au jour de la résurrection, et en la prédestination. L’accent est mis sur l’adoration de Dieu et l’amour de soi, du prochain et de Dieu. La formule Dieu est Amour est utilisée par les soufis. La pratique hebdomadaire se déroule dans une mosquée ; elle consiste en prières, récitation de versets du Coran mêlant la confession de foi et les louanges, accompagnées de chants mystiques et de danses sacrées dans le style des rondes de derviches tourneurs. Ces célébrations ne sont ni secrètes ni exclusives : les femmes y participent et des non-musulmans peuvent y assister.

Enfin, en ce qui concerne le droit islamique, la fameuse charî’a fait l’objet d’un contresens majeur, aussi bien de la part des commentateurs occidentaux que d’un certain nombre de musulmans. La charî’a ne peut pas être réduite au code pénal ; elle traduit la fidélité aux principes généraux qu’il a fallu tirer des versets traitant de problèmes juridiques dans le Coran. Il faut d’ailleurs noter que ces derniers ne représentent que trois pour cent des versets et s’appliquent à des situations concrètes à La Mecque et à Médine au temps du prophète. L’adaptation de ces principes à un autre lieu et une autre époque, nécessite donc un effort d’interprétation dénommé ijtihâd.

La pensée arabe

En m’appuyant sur les ouvrages de Mohammed Arkoun et Mohammed Abed Al Jabri, je voudrais tenter de résumer l’histoire de la pensée arabe. J’en ai retenu ce qui me semble être l’élément essentiel. Pendant les cinq premiers siècles qui ont suivi la mort du prophète, se sont développés deux courants philosophiques opposés : un courant rationaliste et un courant prônant l’illumination et basé sur la tradition. À la fin de cette période, le courant rationaliste perdra toute influence ; il est actuellement l’objet d’un renouveau d’intérêt. Il constitue l’espoir d’un petit nombre d’intellectuels arabes, soucieux de penser l’Islam avec les instruments de l’Islam et non pas seulement avec les outils de la pensée occidentale.

On peut citer comme exemples significatifs de la pensée rationaliste, deux de ses représentants : Farabi et Averroes, vivant à deux moments différents et aux deux extrémités du monde arabe. Farabi est qualifié par Al Jabri de « Rousseau des croyants », parce qu’il développe dans un de ses ouvrages, le rêve d’une cité vertueuse basée sur la raison, l’harmonie, la fraternité, et la justice. Il a vécu au Moyen-Orient (Bagdad, Alep, Damas) au Xe siècle. Averroes a vécu au XIIe siècle à Cordoue en Espagne, c’est un rationaliste, critique et réaliste. En tant qu’aristotélicien il fut, à son époque, reconnu comme autorité majeure par la pensée juive et chrétienne. En effet, le courant rationaliste trouve sa source dans la traduction et l’étude des philosophes grecs (notamment Aristote et Platon) dès le Xe siècle.

Ce rationalisme sera réfuté notamment par Avicennes et Ghazâlî dès le XIe siècle. Avicennes, contrairement aux idées reçues en Occident, n’est pas un rationaliste. Sa réputation est basée sur son Grand canon de médecine, qui restera la base des études médicales jusqu’à nos jours en Orient et pendant plusieurs siècles en Europe. Mais sur le plan philosophique, il prône ce qu’il appelle une philosophie orientale, de tendance illuministe qui est une démission de la raison. Il vécut à la cour de plusieurs princes iraniens. Il fut suivi par Ghazâlî qui, à Bagdad, développa sa réfutation des philosophes rationalistes hellénisants, et est célébré comme l’un des penseurs les plus représentatifs de l’Islam d’où son surnom de « la preuve de l’Islam ».
Mohammed Arkoun attribue la disparition du courant rationaliste au XIIe siècle à des raisons historiques ; il l’associe à la disparition des villes importantes et par conséquent de la bourgeoisie intellectuelle.

Une des caractéristiques essentielles de la pensée arabe est qu’elle a toujours été liée au pouvoir politique, utilisée comme idéologie dans les luttes entre clans. Elle n’a donc pas eu, contrairement à la pensée occidentale, de fonction critique envers le pouvoir en général.

L’incompréhension entre l’Occident judéo-chrétien et le monde islamo-arabe

La définition de la modernité est une des raisons majeures de cette incompréhension, elle sous-tend en effet pour nous, un universalisme insupportable pour des peuples qui n’ont pas les mêmes perspectives historiques que les nôtres. En d’autres mots, la modernité occidentale impose comme fondement du droit des individus, une déclaration des droits de l’homme issue de la philosophie des Lumières. Ce courant de pensée n’a de sens que dans la perspective de l’histoire de l’Occident. Il met en avant des valeurs probablement universelles, mais qui, dans d’autres civilisations que la nôtre, sont fondées sur d’autres perspectives philosophiques et historiques.

En matière de science et de technologie, le même phénomène s’est produit. À partir du XVIIIe siècle, l’Occident a développé un modèle de société basé sur le postulat que la science, et la technologie qui en découle, allait faire le bonheur de l’homme sur la terre. Cette foi dans le progrès, qui a connu son apogée au tournant des XIXe et XXe siècles, a fait du reste du monde, dans l’esprit de nombreux Occidentaux, un ensemble de peuples attardés et sous-développés. Cette fracture, pour employer un mot à la mode, a empoisonné les rapports Nord-Sud pendant des décennies. Mon espoir est qu’elle va progressivement se réduire sous la double pression, d’une part de l’appropriation des techniques modernes par les pays du tiers monde et, d’autre part, de la prise de conscience écologique de l’Occident, fruit du doute dans la toute-puissance de la science. Mais la conception occidentale de la modernité fait encore des ravages ; je me contenterai d’un seul exemple tiré de l’actualité pour justifier ce propos. Dans le quotidien Le Monde du 7 mai 1996, on peut lire sous la plume du ministre François Fillon à propos de la privatisation de France Télécom : « Dans un secteur à la pointe de la modernité [..] l’avenir passe par la modernisation du service public ». Je crains que, comme beaucoup de dirigeants occidentaux, le ministre ne confonde être moderne et être à la mode ou plus sérieusement, technologie de pointe et modernité.

À propos de la technologie, des questions se posent sur la forte participation de spécialistes des disciplines technologiques dans les mouvements fondamentalistes religieux, aussi bien chez les islamistes que chez les juifs (par exemple chez les Loubavitch) ou que dans les sectes en Occident. On peut expliquer en partie ce phénomène par la faillite du marxisme qui canalisait les espoirs dans un avenir meilleur à travers la foi dans le progrès. Cela a été le cas d’un certain nombre d’opposants égyptiens. Les orphelins du scientisme, faute de pouvoir réaliser le bonheur des hommes sur la terre, se sont tournés alors vers l’espoir irrationnel du bonheur dans l’au-delà. On connaît le succès de la théologie du martyr à travers les attentats suicides, mais on sait peut-être moins qu’une littérature considérable existe sur ce thème en Iran, dans le cadre des testaments d’enfants soldats iraniens envoyés sur le front pendant la guerre Iran-Irak.

Un autre facteur d’incompréhension, et c’est le plus développé dans les médias, réside dans la violence islamiste. Elle se manifeste sous deux formes, également condamnables : un terrorisme contre l’État en vue de l’instauration d’un pouvoir islamique et une justice punitive contre les individus ne respectant pas la loi islamique. Elle représente le plus important des obstacles au dialogue raisonnable. Pourtant l’Occident chrétien est bien mal placé pour donner des leçons à quiconque dans le domaine des violences religieuses. Il n’est malheureusement point besoin de remonter le cours de l’histoire, ni de se référer à des contrées exotiques pour en trouver des exemples. Un de ceux qui me préoccupent le plus pour le moment, est celui de la violence des commandos anti-IVG. Il n’y a pas encore eu mort d’homme en France mais, aux États-Unis, des médecins ont payé de leur vie leur activité dans le domaine de l’IVG et les fondamentalistes protestants font cause commune avec les catholiques traditionalistes en un tragique exemple d’œcuménisme meurtrier.

Qu’on me comprenne bien : je ne cherche pas à renvoyer dos-à-dos deux extrémismes, ni à excuser les fanatiques de tous bords. Je veux simplement dire que l’on ne peut pas se contenter de diaboliser l’Islam à cause de la violence et partant de refuser le dialogue nécessaire en disqualifiant nos interlocuteurs musulmans. Dans le domaine de la violence, la forme la plus dangereuse et la moins excusable est celle perpétrée par un État sous couvert de la religion. Il faut malheureusement constater que les États arabes ont du mal encore actuellement à raisonner en terme de séparation de l’Église et de l’État ou plus exactement de séparation des sphères religieuse et politique, car le concept d’Église tel que nous l’entendons dans l’Occident chrétien, n’existe pas dans le monde arabo-musulman. En réalité, il n’est peut-être pas aussi évident que nous le pensons dans la tradition française laïque et républicaine, de séparer ces deux sphères, mais ce dont je suis persuadé, c’est que la religion ne doit, en aucun cas, servir de prétexte au politique pour opprimer l’homme ou la femme. Quant à la différence entre pays arabes et pays occidentaux en matière de séparation des pouvoirs, on peut, en se référant à l’actualité, relativiser notre jugement. Ainsi, lors d’une conférence de presse tenue le 5 mai 1996, le président algérien Liamine Zéroual a-t-il annoncé un réaménagement de la loi sur les partis destiné à exclure toute utilisation de la religion. Il y a bien sûr, dans ce cas, une certaine hypocrisie, car on sait à quel point le F.L.N. a su s’appuyer sur l’Islam pour conserver le pouvoir, l’exemple le plus significatif dans ce domaine étant le code de la famille fortement inspiré par la tradition la plus conservatrice en matière de statut de la femme. Dans le même temps, notre président de la République Jacques Chirac trouve bon de proclamer la fidélité de notre pays envers l’Église catholique romaine, rompant ainsi avec des décennies de neutralité du pouvoir.

Des convergences

Une nouvelle manière d’aborder le rapport de l’homme au monde permet de faire converger les pensées islamique et chrétienne. Elle consiste à faire de l’homme non pas le possesseur mais seulement le gérant de la création. Cette idée de l’homme gérant d’un monde qui ne lui appartient pas, je l’ai trouvée à la fois chez Jean-Pierre Molina, pasteur à la mission populaire évangélique, dans sa contribution au dossier « Travail, Partage, Exclusion » de la Fédération protestante de France (1994) et chez Tariq Ramadan, président de l’association Musulmans, Musulmanes de Suisse, dans son article « Islam et modernité » (Études théologiques & religieuses, 1996/1, tome 71).

Jean-Pierre Molina s’appuie sur l’histoire du riche insensé, dans l’évangile de Luc au chapitre 12. Au riche qui se dit « Mon cher tu as des biens en abondance pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois et réjouis-toi », Dieu répond « Homme insensé cette nuit même tu cesseras de vivre. Et alors, pour qui sera tout ce que tu as gardé pour toi ? ». Ce qui fait écrire à Jean-Pierre Molina :

Ce texte est bien la parabole de la maîtrise illusoire, montrant comment un propriétaire [...] n’est en définitive maître de rien [...]. Il n’y a donc devant Dieu et aux yeux des croyants que des faux propriétaires ou de vrais dépositaires, gérants d’un bien qui leur est au mieux confié...

Quant à Tariq Ramadan, il cite le Coran, en particulier les formules : « Ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre appartient à Dieu » (Sourate 2, verset 284) et « C’est Lui qui a fait de vous ses Gérants sur la terre » (Sourate 7, verset 165). Ce qui lui fait écrire :

C’est dire combien est grande la responsabilité de l’homme qui, en sus du dépôt de la foi, doit et devra rendre compte de sa gestion du monde.
Je me sens en plein accord avec cette proposition et je suis certain qu’elle pourrait servir de base à un fructueux dialogue entre musulmans et chrétiens.

ACTUALISATION en 2012

Relisant cet article quelque quinze ans après sa publication, je crois qu’aujourd’hui encore, il est pertinent sur le fond. On peut néanmoins y apporter un nouvel éclairage au regard de l’histoire récente et de l’évolution de l’opinion publique notamment en Occident.

Pour commencer, il est permis d’en critiquer le titre. Il avait déjà soulevé une polémique avec certains de mes collègues étudiants à la faculté de Théologie et à l’EHESS. En effet, l’utilisation du mot islamisme est pour le moins maladroit. J’avais malencontreusement assimilé l’ensemble de la communauté musulmane à ses mouvements fondamentalistes sectaires et violents qui, sous différentes formes, continuent à défrayer la chronique. Il s’agit donc de lutter contre l’islamisme fondamentaliste ou radical.

Nous vivions à l’époque dans la crainte des attentats perpétrés en Europe, dont l’origine se situait entre autres dans la volonté des combattants « islamistes » algériens d’étendre la guerre civile au-delà du territoire national. La guerre civile en Algérie est terminée, mais la crainte n’a pas disparu et la menace provient d’autres régions. En revanche, ce qui a changé depuis dans le monde occidental, c’est que l’Amérique a été touchée, ce qui a eu pour conséquence d’entraîner ce pays dans les guerres d’Irak et d’Afghanistan dans le cadre d’une doctrine insoutenable que Georges Bush a qualifiée de « croisade du bien contre le mal » c’est-à-dire « des chrétiens contre les musulmans ».

En France, la xénophobie qui constitue le fond de commerce du Front National se manifestait dans le discours de Jean-Marie Le Pen sous forme d’un antisémitisme agressif et provocateur plus ou moins ringard, que sa fille Marine a remplacé par une islamophobie violente. Elle profère avec aplomb des mensonges grossiers, par exemple sur la consommation de viande halal et a entraîné Nicolas Sarkozy sur ce terrain nauséabond lors de la dernière campagne présidentielle. Ce qui m’amène à ajouter aux objectifs originaux de l’article, la lutte contre l’islamophobie.

Par mes contacts avec des membres d’une communauté musulmane en région parisienne, dans le cadre de relations interreligieuses, je peux témoigner de leur réelle volonté de dialogue. Il faut avant tout rappeler que dans ces communautés, il n’y a pas seulement des maghrébins mais aussi de nombreux croyants originaires d’Afrique Noire. C’est l’occasion une fois de plus de tordre le cou à cette idée reçue qui assimile musulmans et arabes. Ce qui caractérise les responsables que je rencontre, c’est avant tout une soif de reconnaissance dans le cadre des institutions de la République. Ils se soucient beaucoup de l’éducation civique et morale qu’ils prodiguent aux jeunes des quartiers. Ils sont en lutte dans leur mosquée contre les fondamentalistes qui essaient de prendre le pouvoir. Ma conclusion est qu’ils méritent d’être mieux connus et reconnus et c’est ce que je tente de faire ici.

  • #1 Le 5 décembre 2012 à 14:26, par Ignacio

    Vous écrivez que l’Islam « est indépendant de toute structure hiérarchique ecclésiale ». Je crois que vous parlez une langue de bois.

    Dans les facultés de théologie, il y a forcément une forme de pouvoir qui décide à qui confier les postes de professeurs.

    Il y a dans les ministères de l’éducation de différents pays musulmans, des structures de pouvoir qui contrôlent ce qui est enseigné dans les manuels scolaire en matière religieuse. Car contrairement à la France, dans la plupart des pays, la religion est enseignée à l’école.

    En Novembre 2010 la BBC a révélé que dans 40 écoles du Royaume-Uni on faisait travailler les élèves à partir de manuels scolaire prônant la peine de mort des homosexuels.

    Donc je suis désolé de vous contredire : il y a des formes de pouvoir religieux dans l’islam.

    Tariq Ramadan, c’est bien quelqu’un qui a parlé de "moratoire" sur les lapidations et qui approuve le rejet de l’homosexualité, n’est-ce pas ? Tariq Ramadan est-il compatible avec les 95 thèses pour le mariage pour tous : http://www.christianismesocial.org/Protestants-pour-le-mariage-pour-268.html ? Je ne le crois pas.

    Averroes a été l’inspirateur du renouveau aristotélicien en occident. Renouveau aristotélicien qui a produit le meilleur comme le pire. L’Inquisition et les croisades contre les Albigeois étaient réalisées par des dominicains qui fonctionnaient avec ce renouveau philosophique qui permettait de positionner la religion comme une philosophie systématique comme on le voit avec "l’esprit de système" de la Somme théologique de Thomas d’Aquin, et qui la rend plus totalitaire et effroyable encore.

    Il faut, avec Alain Finkielkraut, entre autres (ou par exemple Michel Foucault), comprendre que la modernité occidentale est une source de barbarie. C’est uniquement dans le dépassement de la modernité que l’humanité trouvera à humaniser les voies de son avenir.


  • #2 Le 6 décembre 2012 à 09:22, par Ignacio

    Le mot démocratie est un mot qui peut être source de malentendus. Dans l’antique Athènes, les femmes n’avaient pas le droit de vote, et Socrate a été condamné à mort à cause de ses idées. De nos jour, prenez le grand ayatollah Al-Sistani. Un grand démocrate : il veut des élections (normal, en Iraq les chiites sont majoritaires). Maintenant regardez ce qu’il écrit sur son site :

    Question :
    Un homme musulman a-t-il le droit de se marier avec une femme non-musulmane ?
    Réponse :
    L’homme musulman a le droit de se marier temporairement avec une femme non-musulmane juive ou chrétienne ; et s’est précaution obligatoire qu’il n’épouse pas perpétuellement ces femmes. En outre, il ne peut se marier (soit permanent soit temporaire) avec une femme athée et impie.

    Question :
    Un homme musulman a-t-il le droit de se marier avec femme hindoue ?
    Réponse :
    Ce n’est permis.

    Question :
    Est-ce que la femme chiite peut-elle se marier avec l’homme sunnite ?
    Réponse :
    La femme chiite n’a pas du tout le droit de se marier avec un homme sunnite.

    http://www.sistani.org/index.php?p=291326&id=1519&perpage=21



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