Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche
Appel pour une relance du christianisme social, pour des communes théologiques

Accueil > Vers une liturgie de bénédiction pour les couples de même sexe ?

Article publié

Vers une liturgie de bénédiction pour les couples de même sexe ?

mercredi 20 avril 2011, par :

Le samedi 9 avril 2011, le Groupe protestant pour la bénédiction des couples de même sexe organisait une conférence sur le thème "« Bénir un couple homosexuel dans l’Eglise ? Quel sens cela-a-t-il ? ». L’occasion de mettre en discussion le "premier jet" d’une bénédiction pour les couples de même sexe.

Le groupe protestant de travail sur la bénédiction pour les couples de mêmes sexe se réunit depuis octobre 2008. Il regroupe des personnes LGBT, des pasteurs, des théologiens, des membres d’église. Une première réunion publique a eu lieu à La Maison verte en novembre 2009 avec la participation d’Olivier Abel et de Corinne Lanoir. Le travail a été encouragé par la décision de la Mission populaire évangélique de janvier 2009 de lancer une réflexion sur le sujet et d’autoriser ses pasteurs à participer à des gestes liturgiques pour les couples de même sexe. En mai 2009 le synode de l’ERF et l’EELF a décidé de travailler sur les formes d’accueil pour les nouvelles formes de familles, notamment les couples pacsés. En novembre dernier, les synodes de l’ERF d’Ile-de-France et de PACA ont demandé au CN de l’ERF de remettre en route le travail pour la bénédiction des couples pacsés. Dans un premier temps, le groupe a fait un travail sur les couples et les familles dans la bible, la théologie de ces questions. Cela a donné lieu à la rencontre de novembre 2009. Puis, il a été étudié les liturgies qui existaient déjà pour des couples homosexuels en France et à l’étranger, et à partir de cela a construit une liturgie proposée au débat. C’est ce travail que nous rendons public aujourd’hui.

Témoignage sur une situation dans une paroisse française Pierre Magne de la croix, pasteur du bouclier, a rappelé qu’un synode de l’ERF avait lancé le débat déjà en 1999, lui-même avait ensuite travaillé avec la Commission couple famille société sur le sujet. Dans son ministère il raconte que cette question se pose dans son ministère sur trois plans. D’abord sur la question des pasteurs homosexuels : cela oblige à se reposer la question des projections sur le pasteur, des repères, se reposer la question de la vie publique et de la vie privée. Finalement, une occasion de se reposer des questions qui concernent tous les pasteurs. Cela se pose enseuite dans le catéchisme, où l’on parle avec les jeunes de sentiment, comment grandir, qui on est etc. Lui n’hésite pas à parler d’homosexualité : il faut oser se laisser exprimer les malaises, les rires, les insultes, etc. La question vient ensuite quand on aborde les questions de couples. Il a eu trois demandes de bénédiction. La première, s’est déplacée vers l’engagement dans l’église (un des deux est devenu membre du CP), la demande de bénédiction n’a pas été poursuivie. Une demande est venue d’un couple jeune, des personnes en rupture avec leur famille, d’origine catho, en situation professionnelle instable, l’un des deux était américain. Pendant les échanges, la demande est venue d’un « certificat » qui donnerait un statut : il a rappelé que les églises ne mariaient pas... C’était des gens fragiles, il y a avait une attente de reconnaissance, d’aide : cette demande d’aide est une étape anthropologique de la vie, comme les baptêmes, les décès... Rôle du pasteur de vivre ces étapes de la vie avec les gens. La troisième demande est venue de moi : je connaissais un couple dans ma paroisse, ils n’ont jamais fait de demande de bénédiction. Quand j’ai quitté la paroisse je leur ai demandé pourquoi ils ne l’avaient pas demandé : « je n’en ressent pas le besoin, je la reçois tous les dimanches ». Eux sont professionnellement stables, reconnus dans leur famille, dans leur église, etc.

Témoignage sur la situation en Allemagne. Silke John, aumônier du séminaire des étudiants protestants de Strasbourg, vient de Rhénanie. Le débat a commencé après 1968, il a été demandé d’accepter des personnes homos et de les protéger si nécessaire. En 1988, à Düsseldorf, un pasteur décide de bénir un couple malgré l’interdiction de sa direction. Cela aboutit en 1992 à la publication d’un document en faveur de la bénédiction des couples de même sexe. Le document dit notamment que la bible condamne une sexualité – liée à l’idolâtrie et à la domination de l’autre - qui n’a rien à voir avec ce que nous appelons homosexualité aujourd’hui. Une grande discussion a eu lieu en Rhénanie à partir de là, et s’est élargie à la bénédiction en général. En 2000, le synode débat et il est remarqué que le mariage protège la vie et l’amour du couple. Ce qui s’y vit est similaire pour les couples homos ou hétéros, leur communion est durable et doit être soutenue. Mais les paroisses apparaissent divisées : 45% contre, 30% pour, 25% indécis. Les « petits synodes » (consistoire, avec les pasteurs et laïcs engagés) : 52% pour, 14% contre, 29% indécis. Ceux qui sont contre invoquent la bible, la peur de la dévalorisation du mariage, la peur de la division de l’église. Les « pour » insistent sur la bible, l’accueil de tous par l’église, l’impression que cela ne divisera pas tant l’église. Le compromis trouvé a été que chaque paroisse décide pour elle-même. L’église régionale indique les paroisses accueillante. Il faut qu’au moins un des deux soit protestant. 9 églises régionales sont pour des bénédictions en public, et 5 dans un cadre intime.

La situation au niveau international Jean Vilbas, doctorant en théologie, raconte que la question des bénédictions donne lieu à des débats dans toutes les églises du monde, et elles sont déjà autorisées dans beaucoup d’église du nord et en occident. Pourquoi les réticences et la diversité des positions ? Une très grande diversité des statuts juridiques. Des pays autorisent des mariages. D’autres ont créé des partenariats réservés ou ouvertes aux personnes LGBT. 80 pays considèrent encore l’homosexualité comme illégal. La majorité des églises ont pesé dans l’opposition à un statut pour les couples de même sexe. Une minorité favorable. Un grand nombre dans l’attente et s’adaptant aux positions civiles. Une trentaine de dénomination au niveau mondial ont opté pour les bénédictions. La MCC américaine l’a fait dés les années 60. Des églises libérales (Quakers, etc.), des églises unies (UCC américaine équivalent de l’ERF), des églises très liturgiques (comme les églises luthériennes du nord de l’Europe). Un grand nombre ont insisté sur la nécessité de faire la différence avec le mariage, et de laisser les églises locales libres de l’accepter ou non. Il y a une sensible hésitation des couples : une étude de David et Jonathan montre qu’une petite majorité n’est pas intéressé, soit en raison du poids de la tradition, soit au contraire par rejet de la tradition !!! On est de toutes façons très loin du risque d’une invasion de demandes. On est loin des centaines de bénédictions des années 70-80 du Centre du Christ libérateur à Paris : depuis il y a eu le PACS, qui a répondu à une partie de la demande sociale. Parmi les liturgies de bénédiction mises en place par les églises on trouve quatre types de démarche : 1- Généalogiques : chercher dans l’histoire des exemples de bénédictions. Par exemple le rite d’Adelphopoiesis dans l’église ancienne, célébration d’union de deux hommes. Un débat d’historien a lieu pour savoir si ce sont des bénédiction de couple ou d’amitié. 2 – la démarche de créativité. On invente une liturgie qui correspond à l’histoire du couple en puisant dans la diversité de la richesse liturgique. 3 – Démarche de reprise du mariage. Au Canada, le choix a été de créer des liturgies en cohérence forte avec la théologie du mariage. Le thème de l’alliance est souvent mis en avant, inscription communautaire du couple. 4 – Alliance. La démarche des remontrants dans les années 80 a créé une liturgie pour tous les couples, homos ou hétéros, qui insiste sur l’alliance.

Les thèmes dominants lors des liturgies sont : célébrer l’amour du couples. Cela peut amener les églises (Allemagne) à intégrer dans les liturgies des prières de repentance pour l’homophobie de l’église qui a pu rejeter cet amour et les couples, Le motif de la création est mis en avant : le couple c’est sortir de l’isolement, trouver un vias-à-vis. Toutes nos alliances comme signe de l’alliance entre Dieu et les hommes. Importance donnée à l’engagement.

Quatre moments apparaissent : Devant Dieu, la bénédiction, L’écoute de la parole de Dieu, L’engagement du couple, avec des rites spécifiques, la prière de la communauté pour le couple.

Quel accompagnement pastoral ? David Steward, pasteur, raconte avait croisé des demandes dans plusieurs paroisses. Mais aussi des couples qui ne demandent rien. De son expérience, il est difficile de maintenir une séparation forcenée entre couple homos et hétéros car les questions que partagent les couples dans l’accompagnement sont très proches. Quatre étapes lui semblent indispensable. Quelle réalité de la vie de couple ? Pourquoi l’officialiser ? Pourquoi de manière religieuse ? Et quelle type de cérémonie ?

Quelle réalité de la vie de couple ? Unir un couple c’est mettre ensemble deux histoires, et il y a toujours à gêrer, inventer pour faire une histoire commune. Il faut aider à faire exprimer l’idée de la durée du couple, d’un vivre ensemble en privé à un vivre ensemble du couple. Quel est le projet commun ? Juste entre soi ou construire autre chose ensemble ? Des engagements sociaux, quel accueil à l’amitié, aux gens de l’extérieur : quelle fécondité ensemble ?

Pourquoi l’officialiser ? Cela peut être une manière de vouloir s’inscrire dans la durée. Or, les gens vivent plus longtemps, jusqu’à 70 ans ensemble : comment accompagner le changement de soi, de l’autre, du couple. Officialiser, cela a des conséquences financières, administratives, patrimoniale, etc.

Pourquoi de manière religieuse ? Quelle est la place de Dieu dans leur projet, dans leur ménage, dans la cérémonie ? Et si ce n’est que pour faire plaisir à la grand-mère, est-ce que c’est une bonne manière de commencer une vie d’adulte ? La présence de Dieu peut se révéler de manière différente pour l’un et l’autre, avec par exemple deux religions différentes. Autres questions : que signifie la présence de la communauté autour de vous, celle qui vous accueille ?

Et quelle type de cérémonie ? Peut-elle dire la vérité de l’histoire du couple, sans rentrer dans les détails, il y a des accidents de la vie qu’il faut mentionner, pour ne pas faire « comme si ». Chercher la « bonne parole » sur la vie du couple.

Une proposition de liturgie. Le groupe a travaillé sur une proposition de liturgie (voir document ci-joint, page suivant celle de l’invitation). La proposition retenue par le groupe est constituée des éléments soulignés (éléments qui pour la quasi-unanimité du groupe doivent se trouver dans une célébration de ce type). L’ordre de déroulement est de haut en bas. Nous avons rédigé des textes pour ces éléments (on les trouve dans le livret). Les autres éléments sur le schéma sont des éléments repérés dans d’autres liturgies existantes, ce sont « options » possible. Dans l’étude des liturgies existantes, il apparaît qu’il y a des insistances différentes : l’accent sur l’individu, sur le réseau social, sur la bénédiction de Dieu, sur l’insertion communautaire. Le groupe a choisi de mettre en avant l’accent sur le couple, la bénédiction de Dieu et l’insertion communautaire. Celle sur l’individu aboutit à une seule intercession pour les individus. Mais le schéma (et les éléments de liturgie proposés dans le livret) permettent à une paroisse, un pasteur, un couple de prendre différents chemins suivant les accents choisis. Si le moment de repentance a été pour nous « optionnel », il permet éventuellement de faire une repentance des églises pour l’homophobie qui peut avoir particulièrement de sens dans certaines histoires de couples. Des discussions ont eu lieu dans le groupe sur l’échange des anneaux. L’important est de trouver un symbole qui dit la symbolique de l’alliance, il peut être autre : foulards autour des mains, mains enlacées, etc. La prière de bénédiction du couple peut intervenir après les engagements ou à la fin, avant la bénédiction de l’assemblée, pour insister sur le sens de la bénédiction comme envoi dans le monde accompagné par Dieu.

Regard d’anthropologue Thierry Goguel d’Allondas, anthropologue, a travaillé pour Roselyne Bachelot sur la question du suicide : l’accusation d’homosexualité est une des premières causes de suicide chez les jeunes : chez celles et ceux qui sont homosexuels, 13 fois plus de suicide pour les garçons, 6 fois plus chez les filles. Le Québec a avancé sur la question en proposant des enseignants gays, visibles, comme interlocuteurs. Il a donc proposé des « quotas » d’enseignants gays... Roselyne Bachelot n’a pas suivi... Il a travaillé dans un collège très populaire. A proposé un questionnaire « Est-ce que tu pourrais être ami avec quelqu’un d’une autre couleur, d’une autre religion, etc ». Tous « oui ». Que deux questions où la réponse est unanimement « non » : homosexuel et juif. Dernier exemple, un IUFM est spécialisé sur la littérature jeunesse. Les rencontres spécialisées font salle comble. Quand il s’est agit de littérature homosexuel, il y avait 7 personnes... Il est nécessaire d’avoir des livres pour se construire. La question des rites de passage est essentielle pour l’anthropologie, et celui de l’alliance en est un. Comment les humains affrontent collectivement les risques de la vie ? Intéressé par l’idée dans la liturgie que le collectif soit mis en avant. Nécessité de la construction de nouveaux rites. Depuis le 19e siècle l’anthropologie a souligné certains rites comme fondamentaux : enfantement, puberté sociale, alliance, funérailles. Le rite de coming out pourrait être un rite de puberté sociale. Le rite se termine ultimement par une reconnaissance, pour trouver sa place dans la communauté et dans le monde plus généralement. Pour le jeune qui se ressent différent, la question de la reconnaissance va se poser de manière encore plus cruciale. Les travaux interrogent les questions de la mutation de la famille, une des mutations les plus importantes au Xxe siècle pour le social. Sexualité, conjugalité, parentalité sont de plus en plus déconnectés. La typologie de la famille s’est diversifiée. Après 2012, le mariage homosexuel sera accepté, et il ne suscite plus les passions. En revanche, l’homoparentalité entraîne encore des passions vives : ce sont encore des conceptions morales (bien/mal) qui s’affrontent. La France est une société de l’homogène et de l’entre-soi. Quand je rencontre des jeunes en difficulté, ils me racontent que le samedi soir, ils sont refoulés des bars et discothèques, cela alimente une haine de ces jeunes, et les autres se retrouvent entre eux avec les mêmes codes... Au Québec, en permanence, il y a des festivals, aucune sélection à l’entrée, c’est une société hétérogène. Le lieu tendance, c’est les Foufounes électriques, bar musical de Montréal : il est à l’intersection de l’UQUAM (université), du Village (quartier gay), du quartier d’affaire, tous près du quartier populaire... Il y a les étudiants, le travelo du village, le cadre en costume, le petit vieux... Et ils s’apprivoisent, et s’aperçoivent qu’ils boivent la même bière... Les sociétés traditionnelles ont des rites qui donnent l’impression d’avoir toujours existé. Nos sociétés elles inventent des rites et peuvent un reinventer. Dans le travail social, on invente en permanence des rites, comme les « voyages » initiatiques pour les jeunes délinquants : on y retrouve les mêmes fonctionnement que dans les baptêmes ou des lar-mitsva. Le rite pour un anthropologue c’est ce qui fait événement. Ça peut être geste d’un enfant, tout à fait spontanément, reprend des gestes archaïques.

Regard d’un liturgiste Bruno Joussellin, membre de la commission de liturgie des églises luthériennes en France (ne parle pas en son nom). Qu’est-ce que la liturgie ? Au-delà de l’ordonnancement des cultes, c’est le service rendu au peuple. Ce n’est pas un domaine de la théologie et pas au service de l’autorité ecclésiale. Elle n’est ni théologique, ni anthropologique, ni philosophique. Et un peu de tout. Entre le temps de Dieu et le temps de l’homme. Jamais un moment et un espace de revendication. N’y-a-t-il pas des passages de la liturgie proposée qui seraient des moments de revendication ? N’y-a-t-il pas le risque d’exclure au lieu d’inclure ? La célébration n’est pas une revendication de demande d’égalité. Mais on peut faire du « contre-culturel » (voir plus loin)... La Fédération luthérienne mondiale a créé une grille de lecture pour les liturgies. Toute célébration est à la fois a-culturelle, culturelle, transcutlurelle et contre-culturelle. A culturelle : ce qui est don de Dieu. Pas de célébration chrétienne sans proclamation de la parole. La bénédiction donnée au nom de Dieu sera l’élément a-culturelle, à des moments importants de leur existence... Refuser de donner une bénédiction c’est refuser de donner quelque chose qui n’appartient à personne sinon à Dieu. D’où le subjonctif (« Que... soit... ») : le célébrant promet au nom de Dieu et c’est Dieu qui accomplit. Doit être en vous, et au subjonctif. Le célébrant est entre le peuple et Dieu. Ceux qui la reçoivent espère la réalisation de la promesse, même l’absurde comme Abraham. Culturelle : elle s’établit dans un temps et un espace particulier. Elle se fait dans une langue. Par exemple quelle traduction de la Bible. Pour un mariage, la culture locale influence fortement la célébration : le mariage en France est un acte de la vie civile, c’est différent à l’étranger ; le penser dans les comparaisons internationales. La fécondité reste-t-elle un thème à mettre en avant dans la mesure où même dans les couples hétéros, elle n’est plus au premier rang. Je ne vois pas en quoi nos liturgies habituelles ne conviendraient pas pour les couples homos ? Une fois que la loi aurait changé ? Faut-il des registres de mariage, ou des registres de conjugalité qui mettraient en avant ce qui est important pour nous, l’accompagnement du couple. Transculturel : chants venus d’ailleurs, au service de tous le peuple pour se retrouver dans la prière, en sachant ce qui se passe ailleurs... Contre-culturel : une liturgie peut s’opposer à des éléments de la culture (ex. Afrique du Sud dans l’apartheid). S’opposer à tous les unions et divorce à la va-vite. Il n’y a pas besoin que la loi change pour que les églises puissent faire des bénédictions, car nous ne faisons « que » des bénédictions et pas des mariages.

Regard du théologien Gérard Siegwalt souligne l’excellence du travail du groupe, un dossier sérieux à présenter aux églises. L’irruption dans la conscience commune de l’homosexualité comme destin est un défi pour les églises. Aberration de la penser encore comme une maladie. Cette réalité est nommée par les individus eux-mêmes. L’homosexualité rencontre dans l’hétérosexualité son altérité. Pas seulement l’histoire du même mais aussi du nouveau. C’est le réel qui est notre maître à penser. Il y a des homosexuels croyants. Nous devons apprendre à faire avec l’homosexualité. A partir de ce réel, nous devons relire nos traditions fondatrices. Les textes compris comme rejetant l’homosexualité, rejettent d’abord la coupure avec Dieu. Or, c’est le rejet que subissent les homosexuels qui ont pu les amener à rejeter Dieu. La vérité de ces textes n’est pas leur littéralité. Nous approchons en permanence le texte biblique avec notre réalité, et notre réalité est critiquée par le texte biblique. L’histoire du salut n’est pas close mais continue, elle continue avec le réel, le neuf... Dieu n’est pas enfermé dans le canon biblique... Tout ce qui arrive n’est pas de Dieu... Qu’est-ce qui construit, qu’est-ce qui détruit ? Le nouveau, dans l’histoire, dans la continuïté... Je parle de l’homosexualité à partir de l’hétérosexualité. L’être sexué que nous sommes est moins un état qu’un programme de vie, un devenir. Suivant les différentes conditions de vie, l’être humain est toujours appelé à humaniser sa sexualité, à la maitrise progressive, à l’intégration dans le genre et dans l’être personnel. Paul est assez réaliste sur la nécessité de constituer des couples. Tous les couples ont besoin d’être accompagné, d’être en lien : c’est le rôle aussi des églises. Pour la durabilité du couple, la conjonction de deux réalités est nécessaire : éros et agapé. Sans agapé, éros ne tient pas la route dans la durée. Pour la respiration d’un couple, d’un individu, nécessité de la fraternité, de l’empathie, etc. Je trouve les propositions liturgiques du groupe fondées et responsables, dignes d’être présentées et expérimentées. Toute vie a un caractère sacramentele. Dans les rites de passage, nous mourrons à nous mêmes pour revivre. Cette mort a comme une dimension dernière, et le Christ porte du fruit en nous. Sacramentalité de la vie du couple Eph 5, « ce mystère est grand, je dis cela par rapport au Christ et à l’Eglise ». Il y a une dimension christique dans toute dimension de couple, s’y applique la loi du baptême, du mourir et renaître. Tache de la construction de tout couple. Il y a une fragilité constitutive de toute union. La bénédiction n’est pas une garantie. Le fondement de toute vie, de la vie en couple est la grâce. Aucun groupe humain ne peut subsister à la longue sans l’effectuation délibérée du pardon.

Remarques de la salle : Il y a un style liturgique qui est présent dans la bible et qu’on utilise peu, c’est la plainte. Il faut être pragmatique et poser des actes localement. L’expérimentation est un bon moyen. Cela fera évoluer toute l’église. Cela implique de faire la théologie, être capable de défendre son point de vue. Une partie de la difficulté du débat est que souvent on n’invite pas les personnes LGBT à participer au débat, sans dialogue avec les associations concernées, le débat était entre théologien, psy etc... Les églises ne devraient-elles pas être plus prophétiques ? Ne regardent-elles pas trop du côté de l’Etat pas assez du côté du peuple...

Le groupe de travail a prévu de se revoir en juin pour retravailler sa proposition de liturgie en fonction des apports de cette journée...

Documents joints

  • #1 Le 11 novembre 2014 à 17:56, par Manuella

    Lorsque je regarde vos écrits, vous m’apportez l’inspiration suffisante pour reprendre un minimum la rédaction à l’occasion... Lorie du portail sur les comparateurs banque en ligne



Un message, un commentaire ?
  • Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Qui êtes-vous ?
  • [Se connecter]